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Katherine Johnson, la mathématicienne qui a contribué à repousser les frontières de l’espace
Le 24 février, le monde de l’astronautique apprenait la disparition, à l’âge de 101 ans, de Katherine Johnson, une des premières chevilles ouvrières du programme spatial habité américain.
Née le 26 août 1918 à White Sulphur Springs (Virginie Occidentale), Katherine Johnson (née Coleman et mariée une première fois avec James Goble, qui décédera en 1956) s’engage très tôt dans des études de mathématiques, une de ses passions. Après avoir obtenu son diplôme de mathématiques en 1937, elle s’investit dans l’enseignement. Deux ans plus tard, elle rejoint le centre d’étude de mathématiques de l’université de Virginie Occidentale (Morgantown).
En 1953, elle est recrutée par le Langley Research Center (LaRC), centre de recherche en aéronautique dépendant du National Advisory Committee for Aeronautics (NACA). L’aviation à réaction étant en plein développement, le LaRC a alors un besoin urgent de spécialistes, notamment des mathématiciens, y compris des personnes de couleur. La démarche est d’autant plus singulière que la ségrégation fait alors rage aux Etats-Unis. Katherine Johnson intègre une équipe chargée des études sur les vols en tant que « calculateur humain » – les ordinateurs n’ayant pas encore les performances suffisamment fiables. Si, au sein du LaRC, le personnel travaille de concert, la vie au quotidien n’échappe néanmoins pas à cette ségrégation. Par exemple, dans la salle à manger, il y a eu un temps une table pour les « calculatrices de couleur », ce qui ne laissait pas Katherine Johnson indifférente. En effet, depuis le collège, celle-ci n’a eu de cesse de militer pour l’égalité raciale à travers l’Alpha Kappa Alpha, une société universitaire (fondée en 1908) soutenant les actions des femmes afro-américaines.
...
Début 1962, tandis que l’astronaute John Glenn se prépare à accomplir le premier vol orbital américain Friendship-7 (Mercury-Atlas 6), Katherine Johnson vérifie l’ensemble des calculs orbitaux réalisés au préalable par un IBM. John Glenn aurait affirmé : « Que cette femme vérifie les chiffres. Si elle décrète qu’ils sont justes, je suis prêt à y aller ». Après avoir effectué son vol le 20 février, John Glenn devient un héros de l’Amérique. Dans le même temps, la communauté noire célèbre son héroïne qui obtient quelques lignes de reconnaissance dans une partie de la presse.
En 1969, les calculs de Katherine Johnson servent encore pour la mission Apollo 11 qui réalise le plus grand exploit de l’humanité : faire atterrir sur la Lune un équipage et le ramener sain et sauf sur Terre.
Avant de quitter son poste, Katherine Johnson travaille sur des calculs de trajectoire… pour une éventuelle mission vers Mars
...
Quelques heures après la disparition de Katherine Johnson, le 24 février 2020, l’administrateur de la NASA Jim Bridenstine lui rend un ultime hommage :
« Notre famille NASA est triste d'apprendre que Katherine Johnson est décédée ce matin à 101 ans. Elle était un héros américain et son héritage pionnier ne sera jamais oublié. […] Elle a aidé notre nation à repousser les frontières de l’espace à mesure qu’elle permettait aussi aux femmes et aux minorités de participer à leur tour à cette quête universelle qu’est la conquête spatiale. Son dévouement et ses talents en tant que mathématicienne ont aidé à envoyer l’Homme sur la Lune, et ont avant cela permis à nos astronautes de faire leurs premiers pas dans l’espace, un chemin qu’ils poursuivent aujourd’hui encore avec la conquête de Mars ».
Barack Obama, lui, déclare :
« Après une vie entière à atteindre les étoiles, aujourd'hui, Katherine Johnson a atterri parmi elles. Elle a passé des décennies en tant que personnage caché, brisant les barrières dans les coulisses. Mais à la fin de sa vie, elle était devenue un héros pour des millions de personnes – dont Michelle et moi. »
Mais laissons les derniers mots à Katherine Johnson elle-même : « J’ai toujours donné le meilleur de moi-même… il faut toujours donner le meilleur de soi-même ».
Katherine Johnson, la mathématicienne qui a contribué à repousser les frontières de l’espace
Le 24 février, le monde de l’astronautique apprenait la disparition, à l’âge de 101 ans, de Katherine Johnson, une des premières chevilles ouvrières du programme spatial habité américain.
Née le 26 août 1918 à White Sulphur Springs (Virginie Occidentale), Katherine Johnson (née Coleman et mariée une première fois avec James Goble, qui décédera en 1956) s’engage très tôt dans des études de mathématiques, une de ses passions. Après avoir obtenu son diplôme de mathématiques en 1937, elle s’investit dans l’enseignement. Deux ans plus tard, elle rejoint le centre d’étude de mathématiques de l’université de Virginie Occidentale (Morgantown).
En 1953, elle est recrutée par le Langley Research Center (LaRC), centre de recherche en aéronautique dépendant du National Advisory Committee for Aeronautics (NACA). L’aviation à réaction étant en plein développement, le LaRC a alors un besoin urgent de spécialistes, notamment des mathématiciens, y compris des personnes de couleur. La démarche est d’autant plus singulière que la ségrégation fait alors rage aux Etats-Unis. Katherine Johnson intègre une équipe chargée des études sur les vols en tant que « calculateur humain » – les ordinateurs n’ayant pas encore les performances suffisamment fiables. Si, au sein du LaRC, le personnel travaille de concert, la vie au quotidien n’échappe néanmoins pas à cette ségrégation. Par exemple, dans la salle à manger, il y a eu un temps une table pour les « calculatrices de couleur », ce qui ne laissait pas Katherine Johnson indifférente. En effet, depuis le collège, celle-ci n’a eu de cesse de militer pour l’égalité raciale à travers l’Alpha Kappa Alpha, une société universitaire (fondée en 1908) soutenant les actions des femmes afro-américaines.
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Début 1962, tandis que l’astronaute John Glenn se prépare à accomplir le premier vol orbital américain Friendship-7 (Mercury-Atlas 6), Katherine Johnson vérifie l’ensemble des calculs orbitaux réalisés au préalable par un IBM. John Glenn aurait affirmé : « Que cette femme vérifie les chiffres. Si elle décrète qu’ils sont justes, je suis prêt à y aller ». Après avoir effectué son vol le 20 février, John Glenn devient un héros de l’Amérique. Dans le même temps, la communauté noire célèbre son héroïne qui obtient quelques lignes de reconnaissance dans une partie de la presse.
En 1969, les calculs de Katherine Johnson servent encore pour la mission Apollo 11 qui réalise le plus grand exploit de l’humanité : faire atterrir sur la Lune un équipage et le ramener sain et sauf sur Terre.
Avant de quitter son poste, Katherine Johnson travaille sur des calculs de trajectoire… pour une éventuelle mission vers Mars
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Quelques heures après la disparition de Katherine Johnson, le 24 février 2020, l’administrateur de la NASA Jim Bridenstine lui rend un ultime hommage :
« Notre famille NASA est triste d'apprendre que Katherine Johnson est décédée ce matin à 101 ans. Elle était un héros américain et son héritage pionnier ne sera jamais oublié. […] Elle a aidé notre nation à repousser les frontières de l’espace à mesure qu’elle permettait aussi aux femmes et aux minorités de participer à leur tour à cette quête universelle qu’est la conquête spatiale. Son dévouement et ses talents en tant que mathématicienne ont aidé à envoyer l’Homme sur la Lune, et ont avant cela permis à nos astronautes de faire leurs premiers pas dans l’espace, un chemin qu’ils poursuivent aujourd’hui encore avec la conquête de Mars ».
Barack Obama, lui, déclare :
« Après une vie entière à atteindre les étoiles, aujourd'hui, Katherine Johnson a atterri parmi elles. Elle a passé des décennies en tant que personnage caché, brisant les barrières dans les coulisses. Mais à la fin de sa vie, elle était devenue un héros pour des millions de personnes – dont Michelle et moi. »
Mais laissons les derniers mots à Katherine Johnson elle-même : « J’ai toujours donné le meilleur de moi-même… il faut toujours donner le meilleur de soi-même ».