P
Jean l'Unique me sollicitait lorsqu'un copilote était en vacances, et comme nous nous entendions bien je répondais d'autant plus à sa requête que je savais partir pour une aventure cocasse.
Jean avait découvert un nouveau jeu : il réduisait les deux moteurs à un point par lui déterminé et le jeu consistait à rallier le parking sans plus toucher aux moteurs, descente en vol plané, atterrissage, roulage compris.
Je disais " Jean tu vas être trop court ..."
Il me regardait et me rabrouait d'un amical "Petit con !..."
Et, sans coup férir, sans avoir besoin de réajuster la puissance il touchait pil-poil sur les peignes d'entrée de piste. Bien sûr il arrivait trop vite à la bretelle de sortie perpendiculaire à la piste, virage de 90 ° à droite qui faisait hurler les pneus, puis arrivé sur le parking virage de 90 °à gauche suivi d'un 180° pour terminer devant la porte de l'aérogare.
Il serrait le frein de parc et me regardait, rigolard : " Alors, je l'ai pas fait la piste ?!..."
Lorsque c'était mon tour, je dois pour la vérité dire que je devais souvent intervenir pour modifier ma trajectoire.
Ce qui conduit à l'incident relaté ci–dessus par Yptj et dont on m'avait précisé quelques détails.
Au moment du départ, ayant constaté au parking sur l'île de Norfolk que la roue avant était dégonflée il avait décidé son remplacement par la roue de secours, transportée ainsi que l'a précisé Yptj partiellement dégonflée en raison du vol pressurisé.
Il aurait fallu un cric. L'ingénieux eut alors une idée. Il fit amener un tréteau qu'il plaça sous la queue de l'avion. Puis il fit monter des passagers qu'il entassa à l'arrière jusqu'à ce que l'avion bascule sur le cul pour se poser sur le traiteau.
Chose faite, il dirigea le changement de roue. Le travail une fois accompli il fit descendre les passagers jusqu'à ce que l'avion bascule pour reposer sur sa roulette de nez.
Le retard étant conséquent il précipitât le départ et roula vite, très vite, comme à son habitude. Dans un virage la roue à trop basse pression ne supporta pas la torture et creva, sonnant le glas des espoirs de départ de Norfolk.
Yptj ayant raconté le dépannage j'en viens à l'incident chez le directeur de la compagnie.
On m'a dit que Jean aurait eu les oreilles irritées par un bruit venant du bureau directorial, une petite rumeur parlant d'escalope, cette tranche de caoutchouc qu'un atterrissage ou surtout un freinage excessif entraine. On peut alors compter les couches de caoutchouc qui sont restées sur la piste. Si la rumeur était fondée, c'était une atteinte directe à ses compétences. Inacceptable !
Jean l'Unique n'étant pas homme à accepter pareille mise en cause, il se presanta chez le directeur portant la roue dans ses bras. On m'a dit que le directeur était en conférence avec plusieurs personnes et que l'intrusion de Jean ouvrant la porte d'un coup de pied tel John Wayne entrant dans un saloon pour balancer la roue sur la table devant les personnes stupéfaites, le tout accompagné d'un provocant et rageur :
"Alors ... Elle est où l'escalope ?!..."
On m'a dit que Jean l'Unique avait l'habitude d'envoyer des lettres de démission dès qu'un désaccord avec la direction se présentait. Alors, le directeur aurait ouvert un tiroir, saisi sa derniére lettre de démission et y aurait répondu favorablement.
Ce serait ainsi que hélas, Jean l'Unique redevint simple commandant de bord et instructeur. Il n'était plus le chef-pilote lorsque je pris mes fonctions de CDB sur les Fairchild.
Tout ceci s'étant passé avant mon arrivée, je raconte ces événements comme l'homme qui connaît l'homme qui a vu l'ours.
Je laisse à Yptj, présent au moment des faits, le soin d'apporter toutes corrections nécessaires pour approcher au plus près de la réalité des faits.
Jean l'Unique me sollicitait lorsqu'un copilote était en vacances, et comme nous nous entendions bien je répondais d'autant plus à sa requête que je savais partir pour une aventure cocasse.
Jean avait découvert un nouveau jeu : il réduisait les deux moteurs à un point par lui déterminé et le jeu consistait à rallier le parking sans plus toucher aux moteurs, descente en vol plané, atterrissage, roulage compris.
Je disais " Jean tu vas être trop court ..."
Il me regardait et me rabrouait d'un amical "Petit con !..."
Et, sans coup férir, sans avoir besoin de réajuster la puissance il touchait pil-poil sur les peignes d'entrée de piste. Bien sûr il arrivait trop vite à la bretelle de sortie perpendiculaire à la piste, virage de 90 ° à droite qui faisait hurler les pneus, puis arrivé sur le parking virage de 90 °à gauche suivi d'un 180° pour terminer devant la porte de l'aérogare.
Il serrait le frein de parc et me regardait, rigolard : " Alors, je l'ai pas fait la piste ?!..."
Lorsque c'était mon tour, je dois pour la vérité dire que je devais souvent intervenir pour modifier ma trajectoire.
Ce qui conduit à l'incident relaté ci–dessus par Yptj et dont on m'avait précisé quelques détails.
Au moment du départ, ayant constaté au parking sur l'île de Norfolk que la roue avant était dégonflée il avait décidé son remplacement par la roue de secours, transportée ainsi que l'a précisé Yptj partiellement dégonflée en raison du vol pressurisé.
Il aurait fallu un cric. L'ingénieux eut alors une idée. Il fit amener un tréteau qu'il plaça sous la queue de l'avion. Puis il fit monter des passagers qu'il entassa à l'arrière jusqu'à ce que l'avion bascule sur le cul pour se poser sur le traiteau.
Chose faite, il dirigea le changement de roue. Le travail une fois accompli il fit descendre les passagers jusqu'à ce que l'avion bascule pour reposer sur sa roulette de nez.
Le retard étant conséquent il précipitât le départ et roula vite, très vite, comme à son habitude. Dans un virage la roue à trop basse pression ne supporta pas la torture et creva, sonnant le glas des espoirs de départ de Norfolk.
Yptj ayant raconté le dépannage j'en viens à l'incident chez le directeur de la compagnie.
On m'a dit que Jean aurait eu les oreilles irritées par un bruit venant du bureau directorial, une petite rumeur parlant d'escalope, cette tranche de caoutchouc qu'un atterrissage ou surtout un freinage excessif entraine. On peut alors compter les couches de caoutchouc qui sont restées sur la piste. Si la rumeur était fondée, c'était une atteinte directe à ses compétences. Inacceptable !
Jean l'Unique n'étant pas homme à accepter pareille mise en cause, il se presanta chez le directeur portant la roue dans ses bras. On m'a dit que le directeur était en conférence avec plusieurs personnes et que l'intrusion de Jean ouvrant la porte d'un coup de pied tel John Wayne entrant dans un saloon pour balancer la roue sur la table devant les personnes stupéfaites, le tout accompagné d'un provocant et rageur :
"Alors ... Elle est où l'escalope ?!..."
On m'a dit que Jean l'Unique avait l'habitude d'envoyer des lettres de démission dès qu'un désaccord avec la direction se présentait. Alors, le directeur aurait ouvert un tiroir, saisi sa derniére lettre de démission et y aurait répondu favorablement.
Ce serait ainsi que hélas, Jean l'Unique redevint simple commandant de bord et instructeur. Il n'était plus le chef-pilote lorsque je pris mes fonctions de CDB sur les Fairchild.
Tout ceci s'étant passé avant mon arrivée, je raconte ces événements comme l'homme qui connaît l'homme qui a vu l'ours.
Je laisse à Yptj, présent au moment des faits, le soin d'apporter toutes corrections nécessaires pour approcher au plus près de la réalité des faits.