par kosmosya Ven 5 Fév 2016 - 16:03
Carrière d'aviatrice ou carrière de matheuse ?
Peut-être aurais-je dû me lancer dans une carrière aéronautique ? Voici pourquoi :
Une ex-collègue de l'APF (Association des Pilotes Françaises) Danielle DECURE, a joué un rôle de pionnière en aéronautique :
elle a été la première femme pilote embauchée par "Air France".
C'était dans les années 70, les choses ont bien changé depuis puisque sur les 4000 pilotes actuels de notre compagnie nationale, près de 10% sont des femmes !
Danièle raconte dans son autobiographie ("Vous avez vu le pilote, c'est une femme!") qu'elle avait d'abord envisagé une carrière de matheuse ; mais ayant échoué à sa première année universitaire, elle s'est réorientée vers l'aviation pour satisfaire son besoin de grands espaces ...
Sa carrière aéronautique a été heureuse puisqu'elle a culminé en un poste de commandant de bord sur Airbus, avec une rémunération mensuelle finale proche de 100 000 francs (pas encore d'euros à la fin des années 90) !
Pour ma part, je me suis contentée d'un petit brevet de pilote privé, juste pour les loisirs.
Mes études de maths, pas faciles, se sont correctement déroulées puisque je n'ai jamais raté d'examens et qu'à 23 ans, j'étais déjà docteure en maths (3* cycle)
Ma carrière de matheuse a été moins heureuse que celle de Danielle DECURE l'aviatrice, puisque, pour des raisons obscures, on m'a coincée durant mes 150 trimestres réglementaires d'activité universitaire, sur un poste de PA.
(Ce corps des Professeurs-Assistants était déjà en voie d'extinction lors de mon départ à la retraite en 2002, peut-être est-il complètement éteint actuellement)
Donc un poste relativement modeste malgré mes nombreuses publications scientifiques et malgré les lettres de recommandation de 3 académiciens pour un poste de maître de conférences.
Tous les détails sont ici:
http://kosmosya.xooit.fr/t224-Publications-scientifiques-d-Edith-KOSMANEK.htm
Vous remarquerez sur cette liste que j'ai réussi à joindre l'utile à l'agréable, avec des publications de fiabilité aéronautique.
Et savez-vous à quel niveau culmine la rémunération d'un PA en fin de carrière: un peu supérieure à 2000 euros (à l'époque du moins). Alors imaginez combien les 100 000 francs de Danièle peuvent faire rêver ...
Le merveilleux oiseau blanc qu'a été le bisonique franco-anglais CONCORDE aurait eu mes suffrages.
Ne criez pas à l'excès de prétention puisqu'aussi bien une pilote française d' "Air France" qu'une pilote anglaise de "British Airrways" ont réussi cet exploit d'être aux commandes du plus prestigieux supersonique civil de la Planète, à la carrière trop brève (27 ans tout de même) !
Mais j'ai bénéficié d'une agréable petite compensation :
le prestigieux pilote d'essai en chef du CONCORDE, André TURCAT, m'a fait l'honneur de venir randonner toute une journée dans notre merveilleuse forêt de Fontainebleau (25 000 hectares)
Les sujets de conversation n'ont pas manqué entre ce polytechnicien surnommé "prince des pilotes d'essais" et la matheuse-pilote du dimanche que je suis.
Tous les détails sont ici (2* article de la liste) :
http://lesdessousdelapolicenationale.blogs.nouvelobs.com/tag/edith+kosmanek
Merci de vos commentaires pertinents !