Rosetta, qui a voyagé pendant dix ans avant de rencontrer la comète Tchourioumov-Guérassimenko et de larguer le robot Philae dessus, se trouve actuellement en orbite à une distance d'environ 30 km de la comète, elle-même à 515 millions de km de la Terre.Le 4 février, Rosetta commencera à s'éloigner à une distance de 140 km de la comète, avant de fondre sur celle-ci jusqu'à environ 6 km de la surface (8 km du noyau) le 14 février. Le «jour de la Saint Valentin», a souligné le directeur général de l'ESA, Jean-Jacques Dordain. Parcequ'entre Rosetta et la comète, «c'est une histoire d'amour».
Ce survol à la plus basse altitude jamais tentée par la sonde permettra à ses instruments «de prendre des images et d'effectuer un spectre de la surface avec une résolution jamais obtenue jusqu'alors», a expliqué l'Agence spatiale européenne (ESA) dans un communiqué. Il permettra également de collecter des échantillons de la «chevelure» (nuage de poussières et de gaz) de "Tchouri" au plus proche de la comète afin d'en apprendre plus sur la manière dont sa queue se forme, ajoute l'ESA.
Le 5 janvier dernier, le président du Centre national d’études spatiales (Cnes), Jean-Yves Le Gall, exprimait l’espoir que « dès le mois de mars », l'éclairement de Philae sur la comète lui permettrait de recharger ses batteries et donc de recommencer son travail scientifique. A l’Agence spatiale européenne (Esa), comme au Science Operation & Navigation Center (SONC) installé au Cnes, à Toulouse, tout est prêt en vue de cet éventuel réveil et du lancement d’une nouvelle séquence scientifique au cours de laquelle tous les instruments pourraient être activés
http://www.enjoyspace.com/fr/news/philae-dans-l-attente-du-reveil Au passage, sur les photos : La résolution a atteint 11 cm par pixel, soit la meilleure obtenue à ce jour sur la surface par la caméra OSIRIS-NAC
L'auteur a rencontré Philippe Gaudon, le chef de projet Rosetta au CNES (l'agence spatiale française). "Pendant plus de 2 heures, il a répondu à mes questions et m'a patiemment expliqué tout ce qu'on sait (à ce jour) de Rosetta et Philae qui se trouvent actuellement à 500 millions de kilomètres de la Terre. Et cerise sur le gâteau, nous avons même droit à quelques révélations
Le point sur Philae - Rosetta, dans cet article du 1er mars.
Rosetta : dernières nouvelles de la comète http://www.lesechos.fr/idees-debats/sciences-prospective/0204190214790-rosetta-dernieres-nouvelles-de-la-comete-1097663.php
"On attend ce mois-ci le réveil du robot Philae, « l’atterrisseur » de la sonde européenne qui s’est posé sur la comète « Tchouri ». Mais celle-ci a déjà livré ses premiers secrets."
Les conditions seront réunies entre le 12 et le 20 mars pour que la sonde Rosetta puisse entrer de nouveau en contact avec le petit robot Philae, en hibernation depuis près de quatre mois sur la comète Tchoury.
Un long extrait : " En attendant, beaucoup de nouvelles connaissances ont déjà été accumulées et analysées au sujet de la comète, cette relique de la formation du Système solaire, vieille comme lui de 4,5 milliards d’années. Fin janvier, une série de sept articles parus dans la prestigieuse revue « Science » est venue faire le point sur cette moisson de données. Chacun des onze instruments équipant l’orbiteur a procédé aux mesures et enregistrements prévus, permettant ainsi de reconstituer, pièce à pièce, une bonne partie du puzzle. Ainsi du couple de caméras optiques Osiris, auquel deux des sept articles sont consacrés. Leurs magnifiques prises de vues ont révélé un monde étrange, extrêmement accidenté : loin d’être étale et homogène, la surface de Tchouri est criblée de puits de plusieurs centaines de mètres de diamètre et autant de profondeur, hérissée de falaises hautes pour certaines de plusieurs centaines de mètres également, traversée par des lignes de fracture qui font craindre que la comète puisse un jour se disloquer... Plus surprenant encore, les deux caméras d’Osiris ont immortalisé la présence à sa surface de dunes, ce qui est pour le moins inattendu en l’absence d’air, et donc de vent. « Nous pensons que ces dunes sont dues aux dégazages qui soulèvent des nuages de poussières, lesquelles s’amoncellent dans les endroits où elles sont bloquées par un relief », explique Jean-Loup Bertaux, directeur de recherche CNRS émérite au Laboratoire atmosphères, milieux, observations spatiales. Ces résultats recoupent en partie ceux obtenus par un autre instrument de la sonde, Virtis, couplant un spectromètre infrarouge et un spectro-imageur. Virtis a permis d’établir que la surface de la comète était extrêmement sombre (elle ne réfléchit que 6 % de la lumière solaire), que sa température de surface du côté éclairé oscillait entre – 93°C et – 43°C, que cette surface était exempte de plaques de glace, celle-ci se trouvant un peu plus en profondeur... Mais surtout, Virtis a montré que la comète émettait une lumière légèrement rouge. « Cela est la signature de la présence en son sein de matière organique, qui réfléchit plus spécialement dans le rouge », explique Dominique Bockelée-Morvan, directrice de recherche CNRS au Laboratoire d’études spatiales et d’instrumentation en astrophysique"
Rosetta va tenter d'établir le contact avec Philae
Ce jeudi, 12 mars à 5h CET les équipes de Rosetta et de l'atterrisseur Philae effectueront la première tentative de réception d'un signal en provenance de ce dernier. Philae est posé dans un lieu relativement ombragé de la comète et jusqu'à présent, faute de lumière pour recharger ses batteries, il est resté en sommeil en attendant que la luminosité augmente au fur et à mesure de l'approche de la comète vers le Soleil. Si elle n'est pas nulle, et on le souhaite vivement, la probabilité de recevoir un signal dès jeudi reste faible car la température de Philae est probablement encore trop basse pour permettre la mise en route de ses différents composants, puis la prise de contact et le pilotage.
Philae répondra-t-il à Rosetta ? http://www.futura-sciences.com/magazines/espace/infos/actu/d/rosetta-philae-repondra-t-il-rosetta-57468/
Quelques extraits : Depuis ce matin, à 5 h (4 h TU), les équipes de Rosetta et de Philae tentent de capter un signal en provenance de ce dernier. Rappelons que l’atterrisseur s’est posé dans un lieu relativement ombragé de la comète et jusqu’à présent, faute de lumière pour recharger ses batteries, il est resté en sommeil en attendant que la luminosité augmente à mesure que la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko approche du Soleil. Si elle n'est pas nulle, et on le souhaite vivement, la probabilité de recevoir un signal aujourd'hui reste faible car la température de Philae est probablement encore trop basse pour permettre la mise en route de ses différents composants électroniques, la prise de contact et le pilotage.
... Des commandes — relayées par Rosetta — ont été mises au point pour permettre à l’atterrisseur d’optimiser son réchauffement. Il pourrait les exécuter quand bien même il ne répondra pas encore à la sonde spatiale. C’est un pilotage dit « en aveugle ». Par ailleurs, même si les batteries n’ont pas survécu au froid, les ingénieurs comptent sur la possibilité de le faire fonctionner durant les quelques moments d’ensoleillement direct.
.. Si cette tentative du 12 mars n’aboutit pas, d’autres suivront dans la semaine qui suit, puis au fur et à mesure de l’approche au Soleil. Ce mercredi 11 mars, Rosetta et la comète sont à quelque 318 millions de kilomètres du Soleil. « Philae reçoit actuellement environ deux fois plus d’énergie solaire qu’en novembre dernier [lorsqu’il s’est posé, NDLR] » a déclaré le directeur de la mission de l’atterrisseur, Stephan Ulamec du centre aérospatial allemand. La distance minimale — ou périhélie — entre le Soleil et le noyau cométaire, 186 millions de kilomètres, sera atteinte le 13 août 2015.
les tentatives pour renouer contact avec Philae ont commencé http://www.lemonde.fr/cosmos/article/2015/03/12/astronomie-les-tentatives-pour-renouer-contact-avec-philae-ont-commence_4592108_1650695.html
... après la première tentative, le robot n’a toujours pas envoyé de message à la Terre sur son état de santé. ...
Avant de pouvoir envoyer depuis la Terre les ordres d’exécution de manœuvres et d’expériences, les équipes doivent d’abord connaître précisément l’état de charge du robot, la température extérieure et divers diagnostics techniques. Un minimum de 5,5 watts est requis pour réveiller Philae, et sa température doit être d’au moins -45 degrés Celsius. Il faut 19 watts pour qu’il puisse envoyer à la Terre ses données. Du coup, le robot peut être réveillé sans que les terriens ne le sachent…
... Les scientifiques ont néanmoins déjà préparé différentes séquences de travail à envoyer au laboratoire, en fonction de son état de forme. L’intérêt de ce réveil est d’obtenir des mesures in situ à un moment où la comète commence à être très active : sous l’effet de la « chaleur », ses glaces d’eau, de carbone, de méthane sont vaporisées, emportant avec elle de la matière cométaire (ce qui forme la fameuse queue des comètes). ...
Même si Philae ne se réveille pas, les chercheurs ont du travail car la vingtaine d’instruments embarqués sur la sonde Rosetta, qui a lâché Philae le 12 novembre, fonctionnent parfaitement et accumulent des données, encore jamais obtenues sur une comète.
... Philae pourrait aussi être éveillé, capable de recevoir des instructions mais incapable d'émettre des signaux. «C'est très probablement la situation dans laquelle on est actuellement, souligne Philippe Gaudon. Cela correspond à une dizaine de watts d'énergie lumineuse. Dans ce cas, nous tenterons d'envoyer des commandes pour que le robot se concentre sur la prise de contact plutôt que sur la charge de sa batterie.»
Ce n'est pas encore pour cette fois-ci, si jamais c''st encore possible :
Le robot Philae toujours dans les bras de Morphée http://www.lavenir.net/cnt/dmf20150320_00620812
Le robot Philae, endormi sur une lointaine comète depuis la mi-novembre, n’a pas répondu à la sonde européenne Rosetta qui a essayé d’entrer en contact avec lui ces derniers jours.
Faute de lumière suffisante pour ses batteries solaires, Philae hiberne sur la comète «Tchouri» depuis le 15 novembre, après un voyage cosmique de dix ans en compagnie de Rosetta et un atterrissage historique et mouvementé le 12 novembre
«Il fait peut-être encore trop froid sur la comète. Peut-être que le robot n’a pas encore assez de puissance pour envoyer un signal», a souligné vendredi l’agence spatiale allemande DLR dans un communiqué.
«C’était une tentative précoce. Nous allons répéter ce processus jusqu’à ce que nous recevions une réponse de Philae. Nous devons être patients», a déclaré Stephan Ulamec, responsable de l’atterrisseur au DLR à Cologne, en Allemagne.
Samedi, la sonde européenne Rosetta a rencontré quelques difficultés en passant tout près de la comète "Tchouri" et s'est fait une belle frayeur. Heureusement tout va bien, a rassuré l'Agence spatiale européenne sur son blog et sur Twitter
.
Samedi dernier, en survolant de près la comète Tchourioumov-Guérassimenko dite "Tchouri" sur laquelle elle a largué le robot Philae en novembre, la sonde a rencontré des difficultés importantes de navigation.
Ses capteurs d'étoiles, qui lui permettent de se diriger, se sont mis soudain à mal fonctionner. Son antenne ne pointait plus la Terre, ce qui a dégradé les communications. La sonde a alors basculé en mode sécurité durant un moment dimanche.
... Il faut dire qu'en s'approchant de la comète, qui est lancée dans une course vers le Soleil, Rosetta rencontre beaucoup plus de traînées de gaz et de poussières. Autre conséquence de ces survols rapprochés : les systèmes de la sonde sont perturbés par les débris de la comète, qu'elle prend pour des étoiles.
Mais, heureusement, tout va mieux désormais pour Rosetta, qui se trouve actuellement à plus de 420 millions de kilomètres de la Terre et à 293 millions de kilomètres du soleil. Son activité devrait d'ailleurs s'intensifier dans les mois à venir car elle se rapproche de la périhélie de la comète "Tchouri", c'est-à-dire le point le plus proche du Soleil sur son orbite.
Le 12 novembre dernier eu lieu un événement spatial dont le retentissement mondial a rappelé pour certains commentateurs celui du 21 juillet 1969.
Même si la dramaturgie de l'atterrissage d'un homme sur la Lune n'est en rien comparable à celle d'un modeste engin de 100 kg, le fait d'atterrir sur une comète, un corps planétaire mystérieux et hostile, a suscité une curiosité similaire au premier pas de l'homme sur la Lune.
Cet exploit, car c'en est un, est dû à la combinaison de deux acteurs: le véhicule porteur, Rosetta, et le petit atterrisseur Philae.
Rosetta, un bijou de l'industrie spatiale européenne Une navigation innovante "Go" pour Philae Tomber comme une pierre pendant 7 heures Un atterrissage fou, fou, fou! Hibernation & Réveil
Au passage, "les événements majeurs se produisent tous les 20 ou 40 ans" (en fait autour de multiples de 22 ans, soit une génération) et 46 ans (2 x 23) nous séparent de juillet 1969...
Il n'est donc pas étonnant qu'il y ait eu un engouement du même ordre qu'avec l'alunissage par les Américains. Voir l'article écrit il y a 10 ans, suite au référendum sur le Traité constitutionnel européen : "http://liberaletsocial.free.fr/?105/L_experience_de_1981_1983_n_a_pas_suffi_la_France_a_vote_NON_tentee_par_un_repli_faussement_salvateur".
Un excellent article de Techno Sciences pour faire le point sur Rosetta, après les dernières péripéties, d'il y a quelques jours.
(Rosetta a failli perdre tous ses repères, quand elle a survolé la comète de très près, du fait des corps éjectés dont certains ont été pris pour les étoiles qui servaient à Rosetta pour se repérer dans l'espace...)
Rosetta va bien et elle revient vers le noyau de la comète 67P
La sonde cométaire européenne a parfaitement réalisé la manoeuvre qui va lui permettre de revenir à proximité du noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko.
Elle s'était éloignée à près de 400 km à la suite de problèmes de navigation rencontrés lors d'un récent survol à 16 km de distance.
Montage de 2 images de la frontière des régions Ash et Imhotep sur le grand lobe, prises par la caméra de navigation de Rosetta à 19,9 km du centre du noyau, le 28 mars 2015 ; résolution de 1,7 m/pixel. Crédits: ESA/Rosetta/NavCam - CC BY-SA IGO 3.0.
Fin mars, alors que Rosetta effectuait un survol qui devait la faire passer à près de 16 km du centre du noyau de 67P/Churyumov-Gerasimenko, ses capteurs stellaires ont confondu des centaines de débris éjectés par l'activité croissante de la comète avec les étoiles qui lui servent normalement à déterminer parfaitement son orientation dans l'espace et, ainsi, à maintenir son antenne principale rigoureusement pointée vers la Terre.
Les problèmes ont commencé le samedi 28 mars au matin et ils se sont prolongés jusqu'au dimanche 29 mars au soir.
Durant de très longues heures, les responsables des opérations de la sonde à l'ESOC (Darmstadt, Allemagne) ont lutté pour maintenir la communication avec l'engin, mais les capteurs stellaires qui avaient été éteints à cause de leur dysfonctionnement lors du survol refusaient de redémarrer correctement, si bien que l'antenne de Rosetta se dépointait lentement et que le signal reçu sur Terre faiblissait. Cette situation a provoqué la mise en mode "sécurité" de la sonde et l'arrêt temporaire des instruments scientifiques.
Finalement, à près de 75 km de distance du noyau, les capteurs ont enfin redémarré proprement et Rosetta a pu faire le point et se réorienter. Entre-temps, elle était sortie de sa trajectoire calculée et s'éloignait inéluctablement du noyau.
Deux jours plus tard, le 1er avril, elle se situait déjà à près de 400 km de distance lorsqu'une manoeuvre de correction de trajectoire a été exécutée avec succès et, le mercredi 8 avril, Rosetta était de retour à 140 km de distance.
Mais il n'y a pas d'echo dans la presse française, ni anglophone.
Das Landemodul der Raumsonde Rosetta ist noch immer verschollen. Die europäische Raumfahrtagentur Esa hat in der Nacht zum Sonntag einen zweiten Versuch gestartet, Philae zu reaktivieren.
Die europäische Raumsonde „Rosetta“ hat an diesem Sonntag (12. April) den zweiten Versuch gestartet, Kontakt zum Landeroboter „Philae“ auf dem Kometen 67P/Tschurjumow-Gerassimenko aufzunehmen.
Die Wissenschaftler und Ingenieure des Deutschen Zentrum für Luft- und Raumfahrt (DLR) und des europäischen Satelliten-Kontrollzentrums Esoc in Darmstadt warten seit Sonntagmorgen 2 Uhr auf eine Nachricht von Philae. Wahrscheinlich wird Philae aber erst im Mai oder Juni aufwachen, wenn der Komet auf seiner Bahn der Sonne noch näher kommen wird, vermuten die Wissenschaftler der DLR. Bei der ersten Versuchsreihe im März war der Lockruf ohne Reaktion des Landegerätes verhallt. Es gab bislang keine Nachricht von Philae.
Traduction approximative (Google améliorée) : Le module d'atterrissage de la sonde Rosetta manque toujours à l'appel. L'Agence spatiale européenne ESA a dans les premières heures de dimanche lancé une deuxième tentative de réactiver Philae.
La sonde spatiale européenne "Rosetta" a commencé ce dimanche (12 Avril) la deuxième tentative pour communiquer avec l'atterrisseur "Philae" sur la comète 67P / Churyumov-Gerasimenko.
Les scientifiques et les ingénieurs du Centre aérospatial allemand (DLR) et le centre de contrôle de satellite européen à Darmstadt (Esoc) ont attendu, depuis dimanche à 2 h du matin, un message de Philae.
Mais Philae probablement se réveillera un peu plus tard, peut-être avant mai ou Juin, lorsque la comète sera encore plus proche de son orbite du soleil, selon les scientifiques du DLR. Dans la première série d'essais en Mars, il n'y avait pas eu de réaction de l'atterrisseur Philae.
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les scientifiques de la mission Rosetta réfléchissent sérieusement à la possibilité de faire atterrir la sonde Rosetta sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Cette opération pourrait avoir lieu courant 2016, lorsque Philae aura cessé de fonctionner.
C'est une révélation pour le moins surprenante, mais aussi exaltante, qui vient d'être faite par Sylvain Lodiot, responsable des opérations de vol de Rosetta à l'Agence Spatiale Européenne : comme Philae, la sonde Rosetta pourrait elle aussi venir se poser sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko !
Si elle a lieu, cette opération se déroulera courant 2016, c'est-à-dire après le passage de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko près du Soleil (le "périhélie"), un événement qui aura lieu au cours du mois d'août 2015.
L'information a été révélée lors d'un interview de Sylvain Lodiot publié sur le site web du Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), dont voici un extrait :
Question : Mais, si l’orbiteur est toujours opérationnel, serait-il possible de le placer courant 2016 sur une orbite de plus en plus proche du noyau, voire de faire atterrir Rosetta en douceur dessus ?
Sylvain Lodiot : « Oui, ce sont des hypothèses sur lesquelles nous commençons à réfléchir sérieusement.
C’est très stimulant et intéressant à planifier et si nous voulons le faire au bout du compte il faut commencer à y penser dès les prochains mois.
Et puis, à mon avis, cela serait tout de même mieux que de simplement éteindre Rosetta, ce qui serait d’une tristesse infinie après tout ce que nous aurons vécu. Alors que se poser une nouvelle fois sur le noyau serait un magnifique chant du cygne pour une mission déjà exceptionnelle ! »
L'intégralité de l'interview et à retrouver sur l'article "Les prochaines étapes de la mission Rosetta", publié le 27 novembre 2014 sur le site web du CNES.
Quel pourrait être l'intérêt de faire atterrir la sonde Rosetta sur le noyau de la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko ?
C'est tout simplement que, comme Philae, Rosetta dispose de nombreux instruments lui permettant notamment d'analyser la composition chimique des gaz émis par le noyau de la comète. Même si évidemment, l'orbiteur n'est pas équipé d'instruments de forage permettant de prélever des échantillons du sol et du sous-sol du noyau, contrairement à Philae.
De toute évidence, si les scientifiques de la mission Rosetta parvenaient effectivement à réaliser une telle prouesse, alors cela conclurait en apothéose cette incroyable aventure scientifique...
Autre extrait de cette interview extrêmement intéressante :
Les prochaines étapes de la mission Rosetta 27 novembre 2014 http://www.cnes.fr/web/CNES-fr/11579-gp-les-prochaines-etapes-de-la-mission-rosetta.php
Combien de temps à l’avance est planifiée la trajectoire de Rosetta ? SL : « Il y a 3 phases dans la planification. D’abord ce que l’on appelle le Long Term Planning (LTP) qui est un processus qui démarre 16 semaines en amont et qui couvrent 16 semaines. C’est le moment où nos collègues d’Espagne nous enverrons une proposition de trajectoire que nous aurons 4 semaines pour valider.
Après, nous passons dans la phase de Medium Term Planning qui est un processus qui démarre 8 semaines en amont et qui couvre 4 semaines et, enfin, en Very Short Term Planning, qui est une phase de 3 à 4 jours durant laquelle sont programmées les manœuvres et toutes les autres activités de Rosetta. Nous allons rester sur un rythme de 2 cycles de manœuvres par semaine, le mercredi et le samedi jusqu’à la fin de la mission. »
Comment intégrez-vous le risque d’un sursaut de l’activité du noyau ? SL : « Le dégazage peut croître fortement à tout moment donc, comme il est impossible de faire des changements de trajectoire à la volée, la planification à long terme comporte toujours 2 options : le cas préféré (Preferred Case) et le cas de haute activité (High Activity Case).
Le cas préféré est celui que les navigateurs et les scientifiques pensent pouvoir suivre en se basant sur l’hypothèse d’un dégazage moyen.
Si le dégazage augmente, si les images prises plusieurs fois par jour avec la caméra de navigation montrent que la dérive par rapport à la trajectoire calculée s’accroît et que nous prévoyons que Rosetta ne pourra plus naviguer selon ce plan dans les jours ou les semaines à venir nous, à l’ESOC, prendrons la décision de basculer sur le plan B, le High Activity Case. »
... L’ESA vient d’annoncer la prolongation de nombre de ses missions spatiales jusqu’à fin 2016. Le cas de Rosetta n’a pas encore été évoqué, mais dispose-t-elle d’assez de carburant pour manœuvrer à proximité du noyau aussi longtemps ? SL : « Oui, normalement, si nos collègues en Espagne et nous même gérons bien les trajectoires de survol durant toute la période du périhélie, les réserves de Rosetta seront suffisantes et le carburant ne sera pas la raison de fin de vie de Rosetta. »
À terme, lorsque sa mission principale sera accomplie, qu’adviendra-t-il de Rosetta ? SL : « Le but est d’accompagner le noyau jusqu’au périhélie qui se produira le 13 août 2015. Si Rosetta survit à cette période durant laquelle l’activité de la comète sera vraisemblablement très forte, elle repartira avec le noyau vers les confins du Système solaire et, fin 2016, son éloignement imposera une nouvelle hibernation, car le rayonnement solaire ne sera plus assez intense pour lui permettre de fonctionner. »
L'atterrissage sur la comète a été mouvementé,ayant causé deux rebonds qui ont gêné le déroulement prévu (pas de forage possible jusqu'à présent).
Mais ces rebonds ont paradoxalement permis de faire des mesures de champ magnétique, en plusieurs points de la comète, et le verdict est tombé : le champ magnétique est nul.
Ce qui est une source d'info précieuse, si toutes les comètes étaient comme celle-ci, de ce point de vue.
"Nous sommes la seule équipe probablement à bénéficier de tels sauts. D'habitude, nous pouvons seulement mesurer le champ magnétique en un point. Mais avec tous ces rebonds, nous avons eu l'opportunité (...) de mesurer quatre points", a souligné Hans-Ulrich Auster.
Philae a eu le temps d'envoyer les données recueillies par ROMAP et d'autres instruments avant de s'assoupir sur la comète le 15 novembre.
Après analyse de ces données, "nous concluons que la comète 67P/Tchouriomov-Guérassimenko est un remarquable objet non magnétique".
... "Si la comète 67P/Tchourioumov-Guérasimenko, est représentative de tous les noyaux cométaires, nous pensons qu'il est improbable que les forces magnétiques aient joué un rôle dans l'accumulation de corps rocheux de plus d'un mètre qui ont participé à la formation des planètes";
... Ces résultats pourraient balayer une théorie clef sur la formation des comètes et d'autres corps du système solaire, a estimé le chercheur Hans-Ulrich Auster, co-auteur de l'étude.
De plus, Philae reste muet pour le moment, malgré les tentatives qui ont repris depuis dimanche dernier.
"Il y a une chance de réactiver (les ordinateurs de Philae) probablement entre avril et mai", estime M. Ulamec. "Mai et juin sont des dates plus réalistes pour un réveil du robot"
La sonde Rosetta arrivera ce lundi à une distance de 20 kilomètres de la comète 67P. Crédit REUTERS/ESA/NASA/Handout
La sonde Rosetta arrivera ce lundi 29 septembre à une distance de 20 kilomètres de la comète 67P, après plusieurs manœuvres à haut risque.
... l'explorateur Philae sera largué le 12 novembre par la sonde Rosetta sur la comète 67P/Churyumov-Gerasimenko. Sur les 5 sites présélectionnés par les scientifiques, c’est la « tête », le petit lobe du noyau double de la comète, qui sera visé.
Un site qui n’est pas sans danger, tant les scientifiques peinent encore à comprendre le comportement du corps céleste.
Il faut dire que c’est la première fois que l’homme s’approche – indirectement, certes – d’une comète. « N'oublions pas que tout ce que nous avons fait depuis deux mois avec Rosetta est déjà une première mondiale. Personne n'avait jamais réussi à survoler d'aussi près et pendant aussi longtemps le noyau d'une comète», rappelle Fred Jansen au Figaro.
La mise en orbite d’une sonde autour d’une planète comme Mars, si elle est loin d’être simple, comporte une seule manœuvre : freiner au bon moment pour que la gravité de la planète capture la sonde.
Rosetta, elle, a réalisé pas moins de 7 manœuvres entre le 3 et le 21 septembre pour modifier et ajuster sa trajectoire d’approche et son orbite. Deux de plus ont été réalisées depuis le 21 septembre.
L’Agence spatiale européenne (ESA) a publié un graphique pour expliquer ces manoeuvres, sur le blog dédié à Rosetta (en anglais).
Après son arrivée en août à 100 kilomètres de distance de 67P, Rosetta a progressivement réduit son orbite, passant à 80 puis à 100 kilomètres.
Le 10 septembre, elle est arrivée à près de 30 km du noyau. Elle a alors manœuvré pour se glisser sur sa première orbite circulaire, après avoir été jusque-là sur des plans pyramidaux, comme le montre cette vidéo de l’ESA.
Cette arrivée en orbite circulaire a marqué le début de la « Global Mapping Phase » (GMP) : l’étude des sites d’atterrissage potentiels pour Philae. « Lors de cette première orbite, Rosetta survolait le noyau en voyant sa surface sous un éclairage matinal », indique le Cnes. Elle était à un angle de 60° par rapport au soleil, précise l’ESA.
Une semaine plus tard, Rosetta a survolé le terminateur, c’est-à-dire la ligne qui sépare le jour de la nuit sur le noyau. Elle a alors modifié l’inclinaison de son orbite pour survoler la surface sous un éclairage correspondant à l’après-midi.
Ce changement d’éclairage avait pour but de mieux cartographier les blocs et accidents du terrain (visible grâce aux ombres projetées) de manière plus précise.
Preuve par l’exemple avec deux images : «C’est surtout l’éclairage de biais qui accentue le contraste grâce aux ombres portées et met en évidence une multitude de reliefs invisibles sur l’image [du dessus]», écrit le Cnes. image: http://www.atlantico.fr/sites/atlantico.fr/files/u9698/2014/09/p11478_7992b4f3c4dcbbdcfd353e8bc836a2f0comet_on_3_august_2014-620.jpg
Le site d'atterrissage du robot Philae sur la comète Churyumov-Gerasimenko est désormais connu à 50 mètres près.
Après une arrivée rocambolesque sur le noyau de la comète - due à un défaut d'ancrage suivi de plusieurs rebonds - les ingénieurs de la mission avaient perdu la trace de Philae.
En décembre, les recherches visuelles, à l'aide de la caméra à haute-résolution Osiris, se concentraient sur une zone relativement large, en bordure de la dépression Hatmehit et de la région Bastet, sur le petit lobe du noyau cométaire.
« Avec l'aide des équipes des instruments Consert à l'IPAG (Grenoble) et Romap à Braunschweig (Allemagne), nous avons pu réduire cette zone à 50 mètres de diamètre » explique Philippe Gaudon, le chef de projet Rosetta au Cnes.
Consert est une expérience de sondage radio du noyau cométaire. L'analyse fine de la propagation du signal entre Rosetta et Philae, transmis lorsque celui-ci était encore éveillé, a permis de calculer leur distance respective à cet instant. Romap est un magnétomètre, qui a suivi toute la descente de Philae (dont l'électronique génère son propre champ magnétique).
C'est en les couplant aux données d'orbitographie de Rosetta, mais aussi grâce aux images prises par ses caméras et celles réalisées au sol par Philae, que les mesures de ces deux instruments ont considérablement réduit la zone où doivent se concentrer les recherches.
Rosetta à l'écoute de Philae
Lorsque cette vue à haute résolution de la zone a été prise, le 12 décembre, Philae se trouvait encore à la limite du jour et de la nuit. Une configuration peu favorable pour ses panneaux solaires.
« Depuis, la comète a progressé sur son orbite et l'éclairement de la zone s'est beaucoup améliorée. Mais Philae peut encore être dans une anfractuosité » prévient Philippe Gaudon. Par ailleurs, la comète elle-même s'est réveillée, et il devient de plus en plus délicat pour Rosetta de la survoler en "rase-motte"...