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ACTUALITE Aéronautique : Suivi et commentaire de l\'actualité aéronautique


2 participants

    IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU)

    Laurent Simon
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    Message par Laurent Simon Mar 20 Nov 2018 - 10:28

    Ce fil pour évoquer les développements d'une nouvelle initiative européenne, relative à la Défense, déjà approuvée par 10 pays, y compris le Royaume Uni, malgré le Brexit.

    Je crée un nouveau fil car l'actuel
    https://avia.superforum.fr/t1643p100-cooperations-militaires-europeennes-vers-une-europe-de-la-defense-pragmatique
    est très général, et celui-ci devrait s'étoffer très vite.

    Ce fil est également très complémentaire d'un autre fil de coopération militaire, sur le transport militaire mutualisé (EATC) :
    https://avia.superforum.fr/t1556-l-eatc-european-air-transport-command-mise-en-commun-des-capacites-de-transport-militaires-eu
    Sur près de 10 ans, l'EATC a probablement déjà permis à la France d'économiser de quoi acheter 3 ou 4 des 4 C 130 commandés récemment par la France
    C'est donc tout sauf anecdotique

    L'EATC regroupe actuellement 7 pays, les 6 du marché commun + l'Espagne
    donc l'Italie (et le Luxembourg) en plus,
    et le Portugal, la Finlande, le Danemark, l'Estonie et le Royaume Uni en moins, par rapport à cette nouvelle initiative.

    Les derniers posts sur ce fil EATC citent des articles et un rapport récent du Sénat, incluant un chapitre :
    "L’amorce d’une défense européenne ?"

    -------------------------------------------
    https://www.euractiv.fr/section/l-europe-dans-le-monde/news/neuf-pays-se-retrouvent-pour-faire-avancer-leurope-de-la-defense/

    'Lancée par la France, l’Initiative européenne d’intervention  (IEI) vise à intensifier les échanges entre états-majors de neuf pays jugés « capables et volontaires » pour réagir rapidement et de façon coordonnée en cas de besoin :

    • opération militaire classique
    • catastrophe naturelle
    • évacuation de ressortissants.

    Pour l’heure, l’IEI née en juin compte la France, l’Allemagne, la Belgique, le Danemark, les Pays-Bas, l’Estonie, l’Espagne, le Portugal et le Royaume-Uni, maintenu par ce biais à bord de la défense européenne malgré le Brexit. De source proche du dossier, la Finlande doit annoncer son intention de rejoindre les rangs de cette structure. Mercredi, les ministres de la Défense réunis à Paris doivent s’accorder sur une « feuille de route » énonçant les priorités politiques (zones géographiques, risques et menaces…) sur lesquelles leurs états-majors travailleront ensemble dès le lendemain. 

    « Un cadre flexible »
    « Il s’agit de renforcer la capacité des Européens à agir de façon autonome pour garantir leur sécurité à chaque fois que c’est nécessaire », en complément de l’OTAN et de l’Union européenne, résume-t-on dans l’entourage de la ministre française des Armées Florence Parly.
    L’IEI présente l’avantage d’offrir « un cadre flexible, contrairement à ce qu’on a déjà où il faut forcément l’unanimité entre les pays pour pouvoir commencer à avancer et où chaque pays peut de facto imposer un veto », fait-on valoir à Paris.

    Le président français, qui avait proposé la création de l’IEI lors d’un discours à la Sorbonne l’an dernier, espère ainsi encourager les pays partenaires à développer une « culture stratégique commune » et contribuer à l’émergence d’une « autonomie stratégique européenne ».

    « Face à la Russie qui est à nos frontières et qui a montré qu’elle pouvait être menaçante (…) on doit avoir une Europe qui se défend davantage seule, sans dépendre seulement des États-Unis et de manière plus souveraine », a-t-il souligné mardi, alors que les critiques récurrentes du président Donald Trump à l’égard de l’OTAN font douter certains alliés européens de la fiabilité de Washington en cas d’agression.

    Le président français Emmanuel Macron a appelé ce mardi de ses vœux la création d’une « véritable armée européenne » pour mieux protéger le Vieux Continent, rappelant son ambition de donner corps à une Europe de la défense qui peine à émerger.'

    ----------------
    Voir la lettre d'intention publiée (PDF, 2 pages A4) :
    https://club.bruxelles2.eu/wp-content/uploads/2018/06/let-intention-initiativeeuropintervention@fr180625.pdf

    et cet article de Ouest France :
    https://www.ouest-france.fr/politique/defense/defense-paris-signe-une-initiative-europeenne-d-intervention-5844317
    dont les extraits suivants apportent des précisions concrètes :

    "... « S'il fallait refaire une opération comme +Serval+ au Mali en 2013, nous souhaiterions pouvoir la mener à plusieurs. Or les délais et les décisions dans le cadre de l'UE sont encore beaucoup trop longs par rapport à l'urgence qui peut naître d'une situation critique dans un pays où les Européens considéreraient qu'il y a un fort enjeu pour leur sécurité », argumente-t-elle.

    L'IEI présente par ailleurs l'avantage de pouvoir maintenir le Royaume-Uni à bord de la défense européenne malgré le Brexit.
    « Il s'agit clairement d'une initiative qui permet d'associer certains Etats hors UE », souligne la ministre française.

    « Le Royaume-Uni s'est montré très allant car ce pays est désireux de maintenir des coopérations avec l'Europe au-delà des liens bilatéraux »Selon Mme Parly, l'Allemagne, réticente au départ, a finalement décidé d'adhérer à l'initiative après avoir convenu avec Paris que l'IEI maintiendrait « des liens forts » avec la Coopération Structurée Permanente (CSP), lancée en décembre dans le cadre de l'UE et qui vise à développer des capacités de défense et à investir dans des projets communs."

    ainsi que :

    La complexe coopération entre l'UE et le Royaume-Uni en matière de défense

    Le Royaume-Uni a toujours eu un rapport conflictuel avec les ambitions de défense de l’UE. Pourtant, le pays souhaite continuer à participer aux programmes de défense de l’UE.
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    IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU) Empty Au Sahel aussi, la coopération européenne se constate (défense, interventions).

    Message par Laurent Simon Mar 20 Nov 2018 - 14:56

    https://www.jeuneafrique.com/663796/societe/florence-parly-ceux-qui-disent-que-la-france-est-seule-au-mali-se-trompent/

    Avec l'arrivée cet été de trois hélicoptères britanniques, la France espère que ses partenaires européens continueront à lui prêter main forte dans ses opérations antijihadistes au Sahel, engagées depuis 2013.

    « Thank you, merci pour votre contribution! » Sur le tarmac poussiéreux de la base de Gao, dans le nord du Mali, la ministre française des Armées Florence Parly salue chaleureusement des militaires britanniques: depuis cet été, leurs trois hélicoptères apportent une aide précieuse à l’opération antijihadiste Barkhane.

    « Ceux qui disent que la France est seule au Mali se trompent », se félicite Florence Parly devant l’un des trois gros porteurs Chinook de la Royal Air Force, qui assurent depuis plus de trois mois des missions de transport logistique au profit des troupes françaises.

    « On se sert des Chinook pour faire le premier bond de 200 km » vers les différentes bases avancées françaises au Mali, explique le colonel Bertrand (le nom de famille des militaires reste anonyme pour des raisons de sécurité), chef de corps du bataillon d’hélicoptères de Barkhane. Objectif: gagner du temps et réduire l’exposition des convois aux mines artisanales (IED).

    « On est très productifs: depuis le début de notre déploiement, on vole chaque mois une centaine d’heures », explique le lieutenant-colonel britannique Matt devant l’un des appareils à deux rotors, pouvant transporter près de quatre tonnes de fret et plus de 30 militaires. Des capacités dont la France ne dispose pas en propre.

    Français et Anglais ensemble dans le désert

    « Après avoir longtemps planché sur la coopération franco-britannique derrière un bureau, je suis heureux de pouvoir le vivre sur le terrain », s’enthousiasme dans un français parfait cet officier passé par l’Ecole de Guerre à Paris. Avant le Sahel, il a longtemps volé au-dessus d’un autre désert, dans le sud afghan.

    « Pour nous, c’est une mission très importante. C’est la première fois que les Français et nous travaillons ensemble dans le désert », explique le lieutenant estonien Janek. Lui et ses hommes assurent des missions de patrouille et de protection des installations de Barkhane à Gao, ville visée lundi soir par un attentat suicide revendiqué par la principale alliance jihadiste au Mali et ayant fait trois morts et une trentaine de blessés.

    « Ils ne sont que 50 mais ils nous ont tout de suite donné une vraie marge de manœuvre », se félicite le général Frédéric Blachon, commandant de l’opération Barkhane, qui mobilise 4.500 Français au Sahel. Ce renfort d’un an au Sahel était loin d’être évident pour ce petit Etat balte, focalisé sur le menaçant voisin russe. Mais l’Estonie a quand même choisi de renvoyer l’ascenseur à la France, qui avait déployé l’an dernier quelque 300 soldats sur son sol pendant plusieurs mois, dans le cadre de la mission de présence renforcée de l’Otan.

    Des Espagnols, des Américains et des Allemands déjà sur le terrain

    Un coup de main bienvenu pour Barkhane, qui s’ajoute à la collaboration depuis des années des Espagnols, des Américains et des Allemands dans le transport logistique entre ses grandes bases. « L’Europe de la défense, c’est l’Europe du réel, pas des slogans. Votre engagement, ici, aux côtés des forces françaises, je défie quiconque de dire que ce n’est pas concret », a lancé la ministre aux troupes britanniques et estoniennes réunies sous une grande tente.

    ...
    « Dans le cadre de l’Initiative européenne d’intervention (IEI), qui regroupe depuis début novembre dix Etats européens (dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Estonie ou encore l’Espagne), « un groupe de travail s’est constitué sur le Sahel. Cela pourrait avoir des développements », affirme Florence Parly, qui était accompagnée à Gao par son homologue allemande de la Défense, Ursula von der Leyen.
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    IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU) Empty Re: IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU)

    Message par Laurent Simon Mar 20 Nov 2018 - 15:19

    https://www.lemonde.fr/politique/article/2018/11/08/defense-europeenne-florence-parly-et-ses-homologues-planchent-sur-l-initiative-d-intervention_5380676_823448.html

    ...
    Que veut vraiment le président de la République sur le dossier de la défense européenne ? Emmanuel Macron a jeté le trouble, mardi 6 novembre sur Europe 1, en évoquant « une vraie armée européenne », sans dire un mot de la réunion organisée à Paris le lendemain par sa ministre des armées, Florence Parly, avec neuf de ses homologues sur « l’initiative européenne d’intervention ».


    Avec ce concept flou, lancé en septembre 2017 dans son discours de la Sorbonne, le chef de l’Etat avait agacé ses partenaires, pris de court. Le ministère travaille depuis à lui donner corps, tandis que « l’armée européenne », dont la moitié du continent exclusivement tourné vers l’OTAN ne veut pas entendre parler, reste un chiffon rouge.

    C’est « le plus sûr moyen de rendre encore plus fragile tout progrès d’une politique européenne de défense. Un hors-sujet assez incompréhensible et d’une déconcertante légèreté », a ainsi réagi le député (PPE) Arnaud Danjean, qui avait piloté, en 2017, la révision stratégique de la défense nationale à la demande d’Emmannuel Macron.

    Le président a voulu user « d’une image forte » pour parler de l’Europe de la défense au plus grand nombre, veut se rassurer le cabinet de Mme Parly.

    « Améliorer la capacité à réagir ensemble »
    L’initiative européenne d’intervention « c’est d’abord le pragmatisme », a souligné la ministre des armées mercredi. « Hors de tout cadre institutionnel », selon Paris, il s’agit d’abord de se parler pour construire « une culture stratégique commune ». Sont évoqués des échanges de renseignements sur des « scénarios concrets » de crises, sachant que la planification militaire en commun reste du ressort de l’OTAN. Cela « permettra d’améliorer la capacité à réagir ensemble aux attaques notamment hybrides, de procéder à des retours d’expériences d’opérations passées, de s’interroger sur la lutte contre le terrorisme (…), d’analyser les fragilités stratégiques de certains pays », a précisé la directrice des relations internationales du ministère, Alice Guitton, le 10 octobre, à l’Assemblée.
    Cette première rencontre politique devait être déclinée au niveau des chefs d’état-major, jeudi et vendredi au siège des armées à Balard.

    --------------
    EDIT
    https://www.lepoint.fr/politique/emmanuel-berretta/l-armee-europeenne-voulue-par-emmanuel-macron-face-a-ses-chimeres-13-11-2018-2270913_1897.php


    Le chef de l'État plaide pour la création d'une « vraie armée européenne" . Une idée qui est loin de faire l'unanimité chez les spécialistes.

    « On ne protégera pas les Européens si on ne décide pas d'avoir une vraie armée européenne face à la Russie. » Par cette simple phrase, Emmanuel Macron a créé un certain malaise chez les spécialistes de la question militaire. Arnaud Danjean, eurodéputé LR, à qui Macron avait commandé la « revue stratégique de la sécurité et de la défense nationale », met en garde contre cette « utopie ». « Le premier problème est d'ordre politique ou philosophique. Une armée se bat pour défendre des valeurs, une institution. Or on n'a pas trouvé mieux que la nation jusqu'ici. Cette armée européenne serait au service de qui  ? Quelle est la chaîne de commandement politique  ? Va-t-on créer, à Bruxelles, une commission 'apatride', selon l'expression caricaturale des Britanniques, pour décider d'engager la vie des soldats  ? »
    ...
    Le général de Villiers, ancien chef d'état-major, exprimait, également, ses préventions, lundi soir sur BFM TV : « Si l'armée européenne consiste à juxtaposer des forces, à les fusionner et à en faire des unités de combat aux ordres d'un état-major hypothétique à Bruxelles, je vous dis : Impossible ! Et le rêve se transformera en cauchemar. Il ne faut pas tuer la belle idée européenne (...), mais il faut que cette Europe forte se construise sur les souverainetés des nations dans une souveraineté française, interétatique, à géométrie variable. »

    « Qui va assumer le prix du sang  ? »

    Même Jean-Christophe Lagarde, président de l'UDI, pourtant fédéraliste, considère que la création de cette « armée européenne » est « impossible, car il manque deux prérequis ». Pour qu'une armée soit légitime, il faut auparavant « définir des objectifs de politique étrangère et des intérêts vitaux à protéger », précise-t-il. « Mais, surtout, il faut un chef qui décide l'engagement des troupes », reprend le président de l'UDI, qui fait partie des représentants français de l'assemblée parlementaire de l'Otan, tout comme Arnaud Danjean. « On ne va pas pouvoir consulter 27 chefs d'État et de gouvernement quand il faut agir en urgence. Et il faut aussi un chef qui assume le retour des cercueils. Qui va assumer le prix du sang  ? La légitimité ne peut être que nationale. »

    « L'autre problème, plus technique, tient aux règles d'engagement, observe Arnaud Danjean. Sur quel modèle construire une éventuelle armée européenne  ? Sur le modèle allemand ou sur le modèle français  ? En Allemagne, la force n'est employée qu'avec le consentement du Bundestag. En France, nous avons un modèle unique d'un chef d'État qui est aussi chef des armées et qui décide seul de lancer les troupes dans la guerre. S'il existait une armée européenne, elle serait forcément construite sur un compromis qui serait celui d'une armée assurant un simple maintien de la paix avec un mandat très prudent comprenant de nombreuses restrictions comme les Casques bleus de l'ONU. On parle de mandat non exécutif, dans ce cas. Ce type d'armée n'a jamais un mandat de combat. »
    ...


    Dernière édition par Laurent Simon le Mar 20 Nov 2018 - 16:32, édité 2 fois
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    IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU) Empty 10 pays seulement actuellement dans l'IEI. Des secteurs à couvrir en priorité (vs l'UE ou l'Otan).

    Message par Laurent Simon Mar 20 Nov 2018 - 15:43

    Un article, du 8 novembre 2018, donnant quelques précisions utiles
    http://www.rfi.fr/europe/20181108-france-union-europeenne-defense-florence-parly-initiative-europeenne-intervention

    "... La première réunion ministérielle se déroulait hier mercredi à Paris, autour de Florence Parly qui indique les grandes lignes du projet : « Nous sommes dix pays. Il y a vingt-huit pays au sein de l’Europe. Donc tous les pays ne sont ni volontaires pour intervenir –tout le monde n’a pas tous les moyens militaires pour ce faire- et puis il y a aussi des situations qui ne sont pas prises en compte ni par l’Union européenne, ni par l’Alliance atlantique.

    L’exemple des Caraïbes, ça ne relève pas des compétences naturelles de l’Union européenne et ce n’est pas une zone dans laquelle l’Alliance atlantique a vocation à intervenir. »

    « Permettre à l’Europe de protéger ses citoyens »
    « Donc, poursuit la ministre française, nous avons identifié des secteurs qui ne sont pas correctement couverts par les outils existants et nous allons nous y consacrer en priorité. On peut imaginer sans trop se tromper que monter une planification d’une opération humanitaire sera probablement plus simple que de monter la planification d’une opération aussi complexe que Serval au Mali. Donc il va falloir être pragmatique. »

    « Rendez-vous dans quelques mois quand nous aurons pu avancer dans nos travaux. Mais l’esprit de l’Initiative européenne d’intervention, c’est permettre à l’Europe de protéger ses citoyens de la façon la plus efficace possible », lance encore Mme Parly.
    Vendredi 9 novembre, les états-majors des pays concernés travailleront sur les scénarios retenus."

    ----------EDIT
    et cet autre extrait, également utile :
    http://www.opex360.com/2018/11/10/pour-m-macron-nous-devons-mieux-partager-le-fardeau-au-sein-de-lotan/

    "... Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, le chef d’état-major des armées [CEMA], le général François Lecointre, a reconnu que cette « Initiative européenne d’intervention a provoqué des réactions d’incompréhension, notamment chez nos alliés américains, qui nous encouragent à prendre notre part du fardeau de la sécurité et de la défense de l’Europe, mais sont aussi inquiets à l’idée que l’Europe pourrait se détacher des États-Unis dans un contexte appelé à se durcir dans les années qui viennent. »
    Et d’ajouter : « L’Europe doit être capable d’agir en toute autonomie, en complément de ce que font déjà les États-Unis pour la sécurité de notre monde occidental. L’Initiative européenne d’intervention n’a pas pour objet de se substituer à l’Otan. L’IEI, c’est d’abord l’idée de partager une culture commune, ce qui, croyez-moi, est très difficile. »
    "
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    IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU) Empty Re: IEI, Initiative européenne d’intervention (10 pays dont le RU)

    Message par Laurent Simon Mar 20 Nov 2018 - 16:47

    Et cet article du site opex360.com est également très utile :
    http://www.opex360.com/2018/11/08/voulue-par-m-macron-linitiative-europeenne-dintervention-a-desormais-sa-feuille-de-route/

    ... Cette dernière réunion, organisée le 7 novembre à Paris,
    "a donc rassemblé les ministres de la Défense [ou leur représentant] des pays ayant rejoint IEI, aura-t-elle permis de réduire ces « incompréhensions » évoquées par le CEMAT ?
    En tout cas, elle a été l’occasion de donner les « orientations politiques qui guideront les travaux pour le cycle 2018-2019 », lesquels débuteront le 9 novembre avec la tenue des premiers « Military European Strategic Talks » [MEST] au niveau des états-majors.

    Ainsi, les 10 membres de l’EI se sont engagés dans un « partage d’analyse sécuritaire ».

    En outre, il a été décidé qu’ils « s’attacheront à identifier les points de convergence qui permettront d’établir des liens plus étroits et une coopération plus forte aux niveaux politique et militaire » dans quatre domaines, dont

    • « l’anticipation stratégique »
    • les « scénarios d’engagement »
    • le « soutien aux opérations » et
    • le « retour d’expérience et la doctrine ».

    « L’IEI apportera une contribution à l’Union Européenne, y compris à la Coopération structurée permanente (CSP, PESCO), ainsi qu’à l’Otan », précise le communiqué de presse conjoint publié à l’issue de cette réunion.

    « Les états-majors étudieront comment mieux coordonner leur action militaire à tous les niveaux, en s’appuyant dans un premier temps sur leurs récentes expériences opérationnelles. […] Nous travaillerons également au développement d’une approche commune des crises au sein de l’IEI, notamment en réponse aux enjeux climatiques régionaux, et pour renforcer notre contribution au profit de la sécurité maritime », poursuit le texte, qui assure que d’autres « axes de travail » seront ouverts pour traiter des problèmes de sécurité « plus larges ».

    Selon la ministre française des Armées, Florence Parly, l’IEI doit permettre aux participants de se « réunir autour d’objectifs concrets, pragmatiques. »
    Et d’ajouter qu’elle se « distingue des initiatives existantes, en ce qu’elle offre la flexibilité nécessaire pour permettre à chaque membre de travailler sur les sujets qui sont au cœur de ses préoccupations stratégiques. »

    ----------------------
    Cet autre article, excellent, dissipe bien des confusions et ambiguïtés possibles :

    http://www.iris-france.org/122765-europe-de-la-defense-ou-va-lunion-europeenne/

    Quelles solutions pour renforcer la défense européenne ? S'il est parfois difficile de faire avancer les choses à vingt-huit dans le cadre de la coopération militaire européenne, la France a proposé l'an dernier, un outil présenté comme plus « flexible et pragmatique », baptisé Initiative européenne d'intervention (IEI). Où en est donc l’idée d’armée européenne ? N’est-elle pas antinomique à la présence de l’OTAN ? De quoi s’agit-il lorsque nous évoquons l’IEI ? Quelles sont les structures européennes propres à la mise en place et au développement d’une défense communautaire ? Le point de vue de Jean-Pierre Maulny, directeur adjoint de l’IRIS.

    Emmanuel Macron a jeté le trouble, mardi 6 novembre, en évoquant à nouveau le principe d’« une armée européenne ». Cette idée fait-elle son chemin au sein des instances européennes ? N’est-elle pas concurrentielle au rôle de l’OTAN ?

    Non, l’armée européenne n’est pas concurrentielle à l’OTAN. Si Emmanuel Macron parle d’armée européenne, c’est qu’il n’y a pas de terme explicite et approprié compréhensible par l’opinion publique pour mentionner la construction européenne en matière de défense. Il est évident que, pour le grand public, le terme d’armée européenne signifie quelque chose alors que ce ne peut être le cas pour « la coopération structurée permanente » ou « l’initiative européenne d’intervention ». Il faut un langage simple et compréhensible : l’Europe veut assurer sa défense elle-même.

    Naturellement, nous n’allons pas créer une armée européenne avec des contingents intégrés. Toutes les armées des pays membres de l’Union européenne (UE) ne parlent pas la même langue d’une part, et ne fonctionnent pas de la même manière d’autre part. Ce n’est donc pas une armée européenne au sens technique du terme dont il est question ici.

    En revanche, ce que la France et la plupart des pays européens veulent développer c’est une plus grande autonomie de l’UE en matière de défense, afin que celle-ci puisse déjà assurer les missions inhérentes à la politique de sécurité et de défense commune (PSDC). Ensuite, effectivement, l’UE a pour volonté d’être moins dépendante des États-Unis, qui sont dans l’OTAN, parce qu’elle ne pourra pas compter éternellement sur eux. Il faut que l’Europe soit capable d’assumer son propre destin et ne plus éternellement compter sur autrui.

    Maintenant, plus les Européens agissent par eux-mêmes et accroissent leurs capacités militaires de manière collective, plus ils renforcent l’OTAN.  Il faut bien voir que, de toute façon, les armées et les contingents, que ce soit de l’UE ou de l’OTAN, sont nationaux. Ainsi, chaque action de développement ou de renforcement des capacités militaires d’un pays européen vient renforcer l’Alliance atlantique.

    Une première réunion, sur l’Initiative européenne d’intervention (IEI) lancée le 25 juin 2018, a eu lieu mercredi à Paris entre la ministre des Armées française et neuf de ses homologues européens. De quoi s’agit-il ? Quels en sont les étapes et défis ? En quoi ce projet permettra notamment à la Grande-Bretagne de conserver un « ancrage » européen en dépit du Brexit ?

    L’Initiative européenne d’intervention est née du discours à la Sorbonne du président de la République Emmanuel Macron, le 26 septembre 2017. L’idée est de créer, entre plusieurs pays européens, une culture stratégique européenne qui manque aujourd’hui cruellement. Cette culture stratégique représente la capacité des armées des pays qui font partie de l’Initiative européenne d’intervention à conduire des opérations militaires en commun quand cela s’avère nécessaire. Cela doit conduire à une meilleure cohésion entre les différentes armées nationales lors d’interventions de l’UE, et à permettre d’intervenir plus rapidement.

    Ainsi, on envisage de faire de la planification « à froid » dans l’Initiative européenne d’intervention. Plus précisément, il s’agit de planifier des opérations militaires avant même que celles-ci aient lieu. Si nous prenons l’exemple du Mali, la France avait planifié l’opération 3 mois auparavant, dès octobre 2012. En effet, l’État français savait pertinemment qu’une intervention pourrait s’avérer nécessaire.
    Mais nos partenaires européens n’étaient pas associés. Il faut donc pouvoir dialoguer et informer plus en amont, ainsi que partager les pratiques de planification.

    La particularité de l’Initiative européenne d’intervention réside dans sa création en dehors de l’UE. Certains pays se sont demandés à ce moment-là s’il y avait concurrence avec la Coopération structurée permanente (CSP) qui a vu le jour à peu près au même moment. La France a désormais donné toute garantie que ce n’était pas le cas. L’avantage de l’Initiative européenne d’intervention est qu’elle permet d’intégrer des pays non membres de l’UE. Ce qui sera le cas du Royaume-Uni lorsque Londres aura quitté l’UE. C’est le cas aussi du Danemark qui est membre de l’UE, mais qui a fait un « opt out » par rapport à la politique de sécurité et de défense commune, et qui participe donc à l’Initiative européenne d’intervention.
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    Message par Laurent Simon Mer 21 Nov 2018 - 17:28

    Je recopie ici des échanges passés, sur un autre fil
    En effet, la création de l'IEI répond précisément au besoin signalé par audac ci-dessous.

    audac a écrit:
    Le domaine des avions de combat souffre de la confusion entre OTAN et défense Européenne.

    par audac le Dim 19 Avr 2015 - 12:36
    Laurent Simon a écrit: 
    Et je ne vois toujours pas complètement le rapport avec l'OTAN, ni pourquoi ce serait vrai seulement pour les avions de combat.

    Pour un avion de transport militaire comme l'A400M ou pour un Ravitailleur comme l'A330 MRTT, l'outil industriel est en prolongement de celui des avions de ligne.

    Pour les avions de combat, les bureaux d'étude et la relation clients nécessitent des logiques dédiées.

    Pour l'Allemagne, elle ne dispose pas comme la France de structure autonome de planification, de validation et de coordination de missions. Ce rôle est resté réservé à l'OTAN.

    En Europe, seule la France dispose de cette structure en autonomie totale.
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    Message par Laurent Simon Mer 21 Nov 2018 - 17:44

    Ce post également, avec un document très instructif,
    qui pourrait expliquer pourquoi le RU participe à l'IEI,
    alors qu'il a toujours été très réticent par rapport à de nombreuses initiatives européennes
    --------------------------------------------------
    par Laurent Simon le Dim 19 Avr 2015 - 13:43
    Pour prolonger ces questions, lire l'article très intéressant :

    Quand un Britannique défend mordicus la PSDC… on rêve !
    http://www.bruxelles2.eu/2015/03/14/quand-un-britannique-defend-mordicus-la-psdc-on-reve/


    Quelques leurres sur la défense européenne et le Royaume-Uni
    Cet échange a permis aussi de démontrer, de façon claire, quelques leurres, qui gravitent autour du Royaume-Uni et de la défense européenne.

    1er leurre : Il faut associer le Royaume-Uni aux projets européens de défense

    2e leurre : Le poids des Britanniques dans les opérations est vital

    3e leurre : une armée britannique en pleine forme

    4e leurre : dans 20 ans le Royaume-Uni pourra se passer d’une défense européenne

    5e leurre : la défense restera pour toujours une chose nationale

    C’est une conception, très en vogue en France, dans quelques milieux, qui repose sur une certitude : la défense française, sa pugnacité, sa témérité, n’ont pas d’égale en Europe.

    Et elle n’est pas partageable. C’est vrai. Car le modèle français – avec un président qui décide tout seul en accord avec un Etat-Major – est effectivement une exception en Europe. Aucun autre pays en Europe n’a ce modèle… impérial (mis à part la Russie ;-).

    Croire cependant que le budget militaire français pourra être préservé des années durant, alors que le reste du budget public sera à la diète, et qu’il n’y aura jamais de défense européenne, est cependant un leurre.

    Le statu quo est aussi irréaliste que celui d’une armée européenne, en bonne et due forme.

    La France aurait donc, tout intérêt, à contribuer au débat et réfléchir à ce que pourrait une structure européenne, un corps européen, un état-major européen, qui permette à l’Europe, d’ici 20 ans, de se doter d’une envergure de projection internationale tout en gardant les structures nationales (dans les pays qui le souhaitent).
    Laurent Simon
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    Whisky Quebec


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    Message par Laurent Simon Jeu 22 Nov 2018 - 16:19

    Tableau récapitulatif, montrant les pays et leurs participations respectives à l'UE, à l'OTAN, à l'IEI (interventions, 10 pays), à l'EATC (mutualisation du transport, 7 pays),
    et à l'ETAP(formations, 11 pays), ainsi qu'à la Coopération Structurée Permanente (CSP, PeSCo, 25 pays)

    <--- CSP (25 des 27 ou 28 pays UE) CSP --->
    non dans UERécemment dans UE
    (ex pays soviétiques)
    Marché Commun (6)non UE
    ou "UE opt out"
    non OTANIslandeAutriche, Suède
    non OTAN mais IEIFinlande
    OTAN et IEIEstonieEspagneAllemagne, Belgique, France,
    Luxembourg, Pays Bas
    UK, Danemark
    OTAN et ETAPNorvègeBulgarie, TchéquiePortugalEspagneItalie +Allemagne, Belgique, France,
    Luxembourg, Pays Bas
    OTANPologne, Roumanie, Croatie, Hongrie,
    Slovénie, Slovaquie, Lettonie, Lituanie
    GrèceChypreMalte

    Ce tableau permet de constater l'attitude singulière, mais constante, du Royaume Uni et du Danemark, par rapport à des initiatives européennes hors OTAN, et perçues contraignantes par le RU.
    Alors parallèlement que ces deux pays participent à l'IEI, aux côtés :

    • de 5 fondateurs du Marché Commun (pas l'Italie pour le moment) + Espagne
    • d'un pays balte (Estonie, qui a apprécié la présence de la France aux exercices Otan récemment près de la frontière russe)
    • d'un pays non OTAN (Finlande)


    On remarque aussi que les pays les plus volontaires sont encore les fondateurs du Marché Commun,
    et que ceux qui les suivent de près font partie des 15 avant élargissement de 2004, à part les exceptions notables

    • de l'Estonie (pour l'IEI)
    • de la Bulgarie et de la Tchéquie (pour la formation)
    .


    Dernière édition par Laurent Simon le Jeu 22 Nov 2018 - 17:02, édité 2 fois
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    Message par Beochien Jeu 22 Nov 2018 - 16:54

    Merci pour l'éclairage LS on s'y perdait !

    Rien contre, mais quel mélange ... 
    Plus le MCAS et divers drones.
    DT doit bien se marrer (Et Poutine aussi !)
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    Message par Laurent Simon Jeu 22 Nov 2018 - 17:00

    Ben oui, la vieille Europe hérite d'une histoire,
    et le monde ne s'est pas fait en un jour.

    Mais les paroles et les actes de DT et Poutine incitent vivement les européens à serrer les rangs, et à enfin prendre des décisions qui s'imposaient, déjà depuis longtemps.

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