Un article (janvier 2016) très intéressant que je n'avais pas vu passer :
Pourquoi Ariane 5 peut proposer des lancements simples à prix réduit
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Arianespace a vendu 2 lancements simples à prix réduit à Intelsat et Eutelsat grâce à la mise en place de la nouvelle organisation industrielle de la filière spatiale. Est-ce une nouvelle ère pour Ariane 5 ou simplement une opportunité commerciale pour des opérateurs pressés? En tout cas, le lancement simple réussi dans la nuit de mercredi à jeudi par Ariane 5, qui a mis sur orbite Intelsat 29e, est semble-t-il possible avec la mise en place de la nouvelle organisation de la filière spatiale.
Ce premier tir de l'année a été "rendu possible grâce à la flexibilité opérationnelle démontrée par Airbus Safran Launchers (ASL)", a fait valoir le nouveau maître d'oeuvre du lanceur européen issu du rapprochement entre Airbus Defence and Space et Safran. Un lancement double d'Ariane 5 vaut environ 180 millions de dollars pour dix tonnes mises en orbite géostationnaire (GTO). La 84e mission d'Ariane 5 ouvre "une année opérationnelle ambitieuse pour Arianespace dont l'objectif est de réaliser 11 lancements incluant jusqu'à 8 missions d'Ariane 5", dont 2 en lancement simple, a expliqué la société de lancements européenne dans un communiqué à l'issue de ce vol.
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Le reste de l'article est intéressant, pour les précisions.
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Pourquoi un lancement simple aujourd'hui?
Ce n'est pourtant pas nouveau. Le président exécutif de ASL a reconnu que dans le passé, il y avait déjà eu
"une fois" un lancement simple avec Ariane 5. Mais ce qui était compliqué sur le plan commercial ne l'est plus visiblement aujourd'hui.
Toujours est-il que ASL a démontré, avec Arianespace,
"sa capacité à répondre au besoin spécifique d'un client en adaptant en un temps record le lanceur et sa production à une mission de lancement simple, alors qu'Ariane 5 ECA est optimisée pour lancer deux satellites à la fois", a-t-il expliqué dans son communiqué.
Un choix possible
en raison de la création d'ASL, selon son président exécutif.
"Nous avons une bien meilleure visibilité sur l'état d'avancement de la production de l'ensemble de l'industrie", dont la propulsion solide et liquide, par rapport à l'organisation précédente, a estimé Alain Charmeau.
Il a aussi rappelé que ASL était
actionnaire de la société franco-italienne Europropulsion, qui exploite le bâtiment d'intégration propulseurs BIP), qui est le bâtiment d'intégration des étages à propergol solide d'Ariane 5. Du coup, ASL a été
"capable de fabriquer un lanceur en avance par rapport à ce qui était prévu", a--t-il expliqué.
Quels bénéfices?
"Nous avons trouvé une solution gagnant-gagnant entre les clients, Arianespace et l'ensemble de l'industrie, a souligné Alain Charmeau.
Commercialement, Arianespace a su convaincre Intelsat et Eutelsat de faire ce qu'il fallait pour acheter un lancement simple. Un compromis a été trouvé".
Et puis ASL,
"en étant actionnaire d'Arianespace, partageait les mêmes intérêts. Ce qui n'est pas forcément le cas si vous n'êtes pas actionnaire". Du coup, cette solution a été trouvée
"très, très vite. Les négociations ont duré deux, trois semaine. C'est aussi toute la réactivité qu'apporte cette nouvelle structuration industrielle qui a permis cette solution".
Pour Arianespace, vendre 2 lancements de plus était intéressant pour l'
effet de série.
"Avec 8 lancements d'Ariane 5 en 2016, l'amortissement des frais fixes est plus favorable. Le huitième lancement coûte moins cher que les autres", a précisé le président exécutif de ASL. Même chose pour l'industrie.
"C'est intéressant parce que fabriquer 8 lanceurs permet de baisser un petit peu le coût de chaque lanceur", a-t-il également fait valoir.
Enfin, pour Arianespace, il est important de ne pas perdre ses clients au profit de SpaceX notamment. D'où la volonté de ASL, aujourd'hui propriétaire de la société présidée par Stéphane Israël, de lancer rapidement la production de deux Ariane 5 supplémentaires pour 2016."