Myamoto Musashi a écrit: audac a écrit:.../...
Je me suis souvent demandé dans quelles conditions ils avaient pu certifier cet avion.
Mon commentaire concerne la version avec deux moteurs de 840 Cv et faible envergure. ( avec fusée JATO dans la queue en cas de panne moteur mais désactivée car elle mettait le feu à la cellule ).
D'après la photo de l'avion concerné dans le crash de Malte, il s'agit de la version avec deux moteurs de 1100 Cv et envergure augmentée de trois mètres.
Oui eh bien je ne sais pas de quelle version il s'agissait mais j'ai connu un pilote de cet avion pour la CAL (Cie Aérienne du Languedoc) qui n'en disait que du bien, parlait de sa maniabilité, de sa fiabilité et de son adaptabilité à toutes situations.
Et mon père a emprunté une ligne régulière assurée par cette cie avec cet avion à raison de 2 à 4 fois par semaine durant une bonne décennie, en ayant toujours apprécié aussi sa fiabilité et parfois par conditions météo plus que dégradées. Par ex, un vol de nuit où l'avion a été foudroyé et a terminé son vol en ayant perdu la radio et un certain nombre d'instruments de bord.
Le Métro fait d'ailleurs toujours partie de la flotte de la cie Airlec (transport à la demande).
C'est un merveilleux avion que je considère comme le compagnon des voyages de mon père disparu et que j'ai vu voler des années, toujours à l'heure, voire en avance (sf quand QGO bien sûr).
Alors, sa certif... voyez-vous, je la crois amplement justifiée.
D'ailleurs, taux de crash svp ?
J'ai bien connu la CAL, et de même que Airlec.
Chez la CAL, c'étaient des Métro, la version IV c'est à dire longue, comme celle du Métro crashé à Malte, sauf qu'a l'époque il devait s'agir de la version motorisée avec deux Garett de 840 Cv donc aussi avec eau Méthanol pour piste
courte et temps chaud. Utilisation en ligne, donc programmée et assistance en escale (avec GPU).
Chez Airlec, c'est la version Merlin III c'est a dire courte. Utilisation en vols d'affaires mais, si j'ose dire, plutôt en vols utilitaires : rapatriements sanitaires, vol de transports d'organes, fret en flux tendus...
La version Merlin III a une masse à vide plus faible que la IV ce qui permet d'embarquer plus de carburant avec une charge plus importante. Bonne vitesse de croisière et forte autonomie.
La version IV pouvait embarquer jusqu'à 19 passagers mais sur courte distance car il fallait choisir entre la charge ou le pétrole.
Selon mes souvenirs, avion réservoirs pleins, il ne restait possible d'embarquer que les deux pilotes et deux passagers.
Epoque des années 1970/1980, la mode des constructeurs consistait a dire qu'il y avait plus d'avion (en proportion) pour 1 $.
Avions merveilleux ? Oui sans doute ! L'avion concurrent dans les compagnies de "troisième niveau" était le Beechcraft 99 qui emportait moins, consommait plus et n'était pas pressurisé bien que plus facile a exploiter du fait
de sa motorisation en PT 6.
L'avion sur lequel j'ai volé provenait d'Afrique du Sud. C'était un Merlin IV. Le Merlin est la version "affaires" du Métro.
Son achat avait été motivé pour répondre à une demande particulière de rapatriement sanitaire. Les personnes d'origine des pays du Sud et travaillant en France, avaient coutume de retourner dans leur pays en famille, lors des vacances.
Pour cela, ils utilisaient des grands break (type 504 ou 505) qu'ils surchargeaient. Par économie, ils tentaient des étapes longues pour gagner du temps et éviter les frais. Assez souvent le résultat était un crash avec morts et blessés.
Sur un merlin IV nous avions assez de place pour cinq civières en plus de l'équipe médicale avec son matériel. La porte cargo à l'arrière était très pratique pour charger les patients dans leur matelas coquille.
Sur l'axe Agadir-Nord de la France, l'avion ne nous posait pas trop de problèmes opérationnels, car nous embarquions et débarquions au long de la route. (sauf une fois pour cause de vent Sirocco, très chaud à Agadir)
Sur le chemin Tunisie-italie-Nord de la France, nous avions des problèmes de DHR sur les Alpes, surtout quand les trajets s'effectuaient de nuit.
Dans les saisons hors vacances nous avions beaucoup de vol sanitaires Algérie-Marseille pour évacuer et traiter en France les victimes des explosions de Gaz (courantes en Algérie).
Les charges et la longueur des étapes nous permettaient de rester dans l'enveloppe de vol.
Pour en venir au Métro de Malte, je suppose que sa masse a vide était augmenté des équipements de mission dont l'avion est équipé.
Je suppose que sa quantité de carburant embarquable devait être amputée de la masse de l'équipement.
Donc temps d'endurance en mission limitée par la quantité carburant. Malgré cela, son temps de mission devait être encore important.
Si durant la mission, un stop (plus ou moins discret) est prévu, sans avoir la possibilité de refiouler, soit par absence de carburant ou par manque de temps, la tentation de "la poignée du mécano" (carburant supplémentaire embarqué)
se pose.
Que l'avion soit "merveilleux" ou pas ne change rien au problème.
Le Métro doit se trouver sur le marché a prix très abordable. Donc c'est un bon candidat pour les budgets "contraints".
Le problème de fond se pose quand un avion conçu pour un type de mission et d'environnement dans une époque est utilisé dans un autre type de mission et d'environnement dans une autre époque.