Novance met au point un dégivrant de pistes 100 % végétalhttp://www.latribune.fr/entreprises/green-business/149936/novance-met-au-point-un-degivrant-de-pistes-100-vegetal.html
Ce produit évite l'usure prématurée des freins en carbone des avions provoquée par les déverglaçants actuels. C'est une expérience intéressante qui a lieu en ce moment sur l'aéroport de
Beauvais, dans l'Oise. Un déverglaçant de pistes d'aéroport innovant,
baptisé « Estorob Bio D-Icer » et en attente d'homologation par la
Direction générale de l'aviation civile (DGAC), est actuellement testé
sur la partie « taxiway » de la piste de cet aéroport. Ce fluide
élaboré à base de colza est conçu depuis plus de deux ans par le
laboratoire de recherche et développement de la petite société Novance
(60 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 123 salariés),
spécialisée dans les débouchés industriels des huiles végétales, comme
les bases pour peintures, les biolubrifiants, les polyols et autres
adjuvants.Installée à Compiègne, dans l'Oise également, cette
entreprise est une filiale de Diester Industrie, qui appartient
elle-même au groupe Sofiprotéol, l'établissement financier de la
filière française des huiles et protéines végétales. Elle estime que
son produit issu de la chimie végétale dispose d'atouts sérieux pour
venir concurrencer les produits actuellement utilisés pour dégivrer les
pistes d'aéroport. Bien sûr, son « Estorob Bio D-Icer » est
biodégradable, mais c'est le cas aussi du déverglaçant actuel, issu de
la pétrochimie. Surtout, il se présente comme « non écotoxique », il
est produit à partir de ressources renouvelables (le colza) et enfin,
il présente un PH proche de la neutralité.
Avions protégésAu
final, ce produit végétal s'avère donc beaucoup moins corrosif que le
formiate de potassium et l'acétate de potassium, les déverglaçants
traditionnels jugés très agressifs pour les freins carbone des avions.
« Ces deux produits qui ont un PH très basique (autour de 10-11)
entraînent une corrosion des freins carbone, ce qui implique une
maintenance préventive très importante », assure Matthieu Chatillon,
ingénieur développement en lipochimie chez Novance. La « réduction de
l'usure prématurée des freins » des avions permise par le recours à ce
déverglaçant végétal constitue, à l'évidence, un « argument de vente »
essentiel pour Novance.L'industriel a réalisé des essais de
compatibilité avec des constructeurs de freins dans des conditions de
freinage, à 800 degrés. Il attend les prochaines gelées pour essayer
son produit en conditions réelles d'efficacité et réaliser des tests
comparatifs avec le déverglaçant actuel. Aujourd'hui cantonné au
taxiway de la piste, l'« Estorob Bio D-Icer » ne pourra être appliqué
sur piste que lorsqu'il aura été homologué par la DGAC.