Un article de Mer et Marine sur les nouveaux risques encourus par les hélicos qui font de la lutte contre ces pirates de haute mer.
Je le met en entier :
Une réelle menace pourrait peser, ou pèse peut être déjà, sur les hélicoptères embarqués des navires chargés de la lutte contre la piraterie en océan Indien.
Selon certaines sources militaires, les pirates somaliens se seraient peut-être procurés des missiles sol-air Stinger.
L'information est donnée par le journal Korea Times. Ce dernier rapporte que le
destroyer sud-coréen Cheonghae a été alerté que son hélicoptère Lynx, dépourvu
de systèmes d'autodéfense, pourrait être visé par une attaque de Stinger.
Interrogés par le quotidien, les porte-paroles officiels de l'armée coréenne
ont indiqué n'avoir aucun renseignement confirmant que les pirates se seraient
dotés de missiles antiaériens.
Toutefois, on sait que sur le territoire somalien, certains groupes armés ont acquis des Stinger.
Les insurgés avaient utilisé avec succès ces missiles, en 1991, abattant plusieurs hélicoptères
américains. Par sa légèreté et sa facilité d'emploi, le système Stinger permet de lancer un missile à l'épaule. Autant dire qu'à l'image des lance-roquettes, il ne serait pas si étonnant que cela de le voir un jour sur une embarcation de pirates.
Conçu par l'Américain Raytheon et mis en service dans sa première version en 1981, le FIM-92 Stinger est un petit missile de 15 kilos, long de 1,5 mètre pour 7 centimètres de diamètre. Capable d'atteindre Mach 2, c'est-à-dire une vitesse bien supérieure à celle d'un hélicoptère, il est guidé par une tête infrarouge et affiche une portée de 4800 mètres.
Pièce maîtresse de la lutte contre la piraterie
Pour les flottes militaires déployées au nord de l'océan Indien afin de protéger le trafic commercial, l'adoption par les pirates d'une telle arme pourrait avoir des conséquences désastreuses.
L'hélicoptère est, en effet, la pièce maîtresse de la lutte contre la piraterie. Grâce à sa vitesse et son rayon d'action, il peut intervenir rapidement pour contrer une attaque et
poursuivre les skiffs, trop rapides pour certaines frégates ou les bâtiments
situés à trop grande distance. Les interceptions sont déjà dangereuses, les
rafales d'armes automatiques pouvant provoquer des dégâts.
Mais ce serait sans commune mesure avec l'utilisation de Stinger. Or, de nombreux hélicoptères
embarqués sont dépourvus de contre-mesures (détecteur, leurres) et leur armement, essentiellement constitué d'une mitrailleuse, ne leur permet pas de neutraliser une éventuelle cible équipée de Stinger sans prendre le risque d'être abattu. C'est le cas des Sud-coréens. Et c'est pourquoi, même s'ils affirment ne pas avoir de preuve formelle de la menace, les autorités de Séoul ont indiqué au Korea Times que des mesures allaient être prises « pour faire
échec à des possibles attaques des hélicoptères par les pirates, y compris en effectuant des modifications du matériel ».
Preuve, s'il en est, que l'affaire est prise très au sérieux.
Renforcer les moyens des hélicoptères
Malheureusement, cette menace potentielle n'est pas une découverte mais, comme c'est souvent le cas, les forces armées, faute de crédits, n'ont pas encore forcément acquis les moyens pour y répondre. Les militaires redoutent depuis plusieurs années que narcotrafiquants et pirates se dotent de missiles sol-air, aussi bon marché que redoutables contre les hélicoptères.
Comme il n'est pas question d'employer un missile antinavire de la gamme Exocet ou Harpoon pour neutraliser une telle cible (ces moyens seraient disproportionnés), certaines marines réclament depuis longtemps l'acquisition de missiles antinavire légers (ANL), pouvant être emportés par des hélicoptères et utilisés contre de petites embarcations.
C'est le cas de la Marine nationale, actuellement dépourvue de ce type
d'équipement. Un programme franco-britannique en ce sens pourrait voir le jour,
la Royal Navy souhaitant remplacer le Sea Skua par un nouvel engin. Il reste maintenant à
espérer qu'il ne faudra pas attendre un drame pour voir renforcés les moyens actuels.
En plus des pertes humaines, l'hypothèse de voir attaqué et éventuellement détruit un hélicoptère par des pirates changerait en effet sensiblement le rapport de force entre les flottes militaires et les pirates.
Ce qui est aujourd'hui considéré comme une lutte en haute mer contre du grand banditisme prendrait une toute autre dimension.
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=110272&u=49450
Je le met en entier :
Une réelle menace pourrait peser, ou pèse peut être déjà, sur les hélicoptères embarqués des navires chargés de la lutte contre la piraterie en océan Indien.
Selon certaines sources militaires, les pirates somaliens se seraient peut-être procurés des missiles sol-air Stinger.
L'information est donnée par le journal Korea Times. Ce dernier rapporte que le
destroyer sud-coréen Cheonghae a été alerté que son hélicoptère Lynx, dépourvu
de systèmes d'autodéfense, pourrait être visé par une attaque de Stinger.
Interrogés par le quotidien, les porte-paroles officiels de l'armée coréenne
ont indiqué n'avoir aucun renseignement confirmant que les pirates se seraient
dotés de missiles antiaériens.
Toutefois, on sait que sur le territoire somalien, certains groupes armés ont acquis des Stinger.
Les insurgés avaient utilisé avec succès ces missiles, en 1991, abattant plusieurs hélicoptères
américains. Par sa légèreté et sa facilité d'emploi, le système Stinger permet de lancer un missile à l'épaule. Autant dire qu'à l'image des lance-roquettes, il ne serait pas si étonnant que cela de le voir un jour sur une embarcation de pirates.
Conçu par l'Américain Raytheon et mis en service dans sa première version en 1981, le FIM-92 Stinger est un petit missile de 15 kilos, long de 1,5 mètre pour 7 centimètres de diamètre. Capable d'atteindre Mach 2, c'est-à-dire une vitesse bien supérieure à celle d'un hélicoptère, il est guidé par une tête infrarouge et affiche une portée de 4800 mètres.
Pièce maîtresse de la lutte contre la piraterie
Pour les flottes militaires déployées au nord de l'océan Indien afin de protéger le trafic commercial, l'adoption par les pirates d'une telle arme pourrait avoir des conséquences désastreuses.
L'hélicoptère est, en effet, la pièce maîtresse de la lutte contre la piraterie. Grâce à sa vitesse et son rayon d'action, il peut intervenir rapidement pour contrer une attaque et
poursuivre les skiffs, trop rapides pour certaines frégates ou les bâtiments
situés à trop grande distance. Les interceptions sont déjà dangereuses, les
rafales d'armes automatiques pouvant provoquer des dégâts.
Mais ce serait sans commune mesure avec l'utilisation de Stinger. Or, de nombreux hélicoptères
embarqués sont dépourvus de contre-mesures (détecteur, leurres) et leur armement, essentiellement constitué d'une mitrailleuse, ne leur permet pas de neutraliser une éventuelle cible équipée de Stinger sans prendre le risque d'être abattu. C'est le cas des Sud-coréens. Et c'est pourquoi, même s'ils affirment ne pas avoir de preuve formelle de la menace, les autorités de Séoul ont indiqué au Korea Times que des mesures allaient être prises « pour faire
échec à des possibles attaques des hélicoptères par les pirates, y compris en effectuant des modifications du matériel ».
Preuve, s'il en est, que l'affaire est prise très au sérieux.
Renforcer les moyens des hélicoptères
Malheureusement, cette menace potentielle n'est pas une découverte mais, comme c'est souvent le cas, les forces armées, faute de crédits, n'ont pas encore forcément acquis les moyens pour y répondre. Les militaires redoutent depuis plusieurs années que narcotrafiquants et pirates se dotent de missiles sol-air, aussi bon marché que redoutables contre les hélicoptères.
Comme il n'est pas question d'employer un missile antinavire de la gamme Exocet ou Harpoon pour neutraliser une telle cible (ces moyens seraient disproportionnés), certaines marines réclament depuis longtemps l'acquisition de missiles antinavire légers (ANL), pouvant être emportés par des hélicoptères et utilisés contre de petites embarcations.
C'est le cas de la Marine nationale, actuellement dépourvue de ce type
d'équipement. Un programme franco-britannique en ce sens pourrait voir le jour,
la Royal Navy souhaitant remplacer le Sea Skua par un nouvel engin. Il reste maintenant à
espérer qu'il ne faudra pas attendre un drame pour voir renforcés les moyens actuels.
En plus des pertes humaines, l'hypothèse de voir attaqué et éventuellement détruit un hélicoptère par des pirates changerait en effet sensiblement le rapport de force entre les flottes militaires et les pirates.
Ce qui est aujourd'hui considéré comme une lutte en haute mer contre du grand banditisme prendrait une toute autre dimension.
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=110272&u=49450