audac a écrit:On peut discuter de quincailleries comparées entre USA et Europe, mais c'est passer à côté de l'essentiel.
Dans les domaines du combat aérien, du transport stratégique et tactique, des lanceurs spatiaux, des satellites, des missiles, des sous-marin, l'Europe est maintenant assez mature pour se débrouiller par elle même et satisfaire ses
besoins.
Bien sûr il y a encore des "trous dans la raquette" notamment dans le domaine des drones MALE et HALE, mais l'Europe dispose des laboratoires de recherche et des outils industriels pour y parer.
L'Europe a encore besoin de prendre conscience d'elle même, de sa capacité d'autonomie et d'en déduire une cohérence politique. Cela se fera par nécessité absolue et sous la contrainte des événements mondiaux, c'est à dire
pas sans douleur.
Il ne faut pas opposer USA et Europe, nous commençons simplement par les comparer.
Je ne suis pas contre l'OTAN, je pense qu'il doit faire l'objet d'une adaptation aux nouvelles données du monde.
Tout à fait d'accord avec tout ceci, audac, merci !
Je pense que les USA et l'Europe agiront de concert pour protéger l'Australie et la Nouvelle Zélande.
Peut-être. Contre qui ?
Vers 2030, les USA auront plus besoin de l'Europe que l'inverse.
Je n'en sais rien, mais c'est possible, ne serait-ce que pour des questions de population (en gros 500 millions versus 300 millions), et parce qu'alors il semblera bien nécessaire de coopérer.
La construction Européenne prend un temps fou, encore et toujours, mais elle obtient des succès indéniables, même si cela se fait très souvent dans la douleur, en face de crises en particulier.
Certaines de ces crises (celle de l'euro, celle des réfugiés en Méditerranée par exemple) auraient pu être évitées ou largement diminuées si les hommes politiques (en France notamment, mais pas seulement) avaient plus de vision, et n'avaient pas renforcé depuis des décennies un populisme anti-européen, par des affirmations marquées par le genre : "quand c'est bien c'est grâce à moi (à mon pays), quand c'est moins bien c'est du fait de l'Europe (ou de Bruxelles)."
Pour Massemini : je voulais compléter ma réponse sur les "pleins", et cela semble bien nécessaire puisque vous ne semblez pas comprendre ce que je dis sur les optimums locaux et l'optimum global. Quand Airbus a conçu les A340 et les A330, de nombreux choix ont été contraints par la communité entre les deux appareils.
Cela choque votre volonté d'un optimum sur chaque critère, mais globalement en tout cas cette démarche a permis :
- d'assurer de faire les deux avions, alors que l'incertitude sur bi moteur ou quadri moteur était très forte alors (et qu'il semblait d'ailleurs que les compagnies étaient au début plus intéressées par du quadri)
- donc de réussir au moins un avion (ce qui est le cas avec le succès magnifique de l'A330, vendu à 1500 exemplaires, soit déjà près du double des A300 + A310)
- au passage la communité avec les A300 310 a permis aussi de faire des économies d'échelle bien nécessaires face à la glissade du dollar versus les monnaies européennes (et les autres)
La démarche d'Airbus a été aussi, et l'est encore, de préserver l'avenir et les évolutions ultérieures, plus souvent que Boeing apparemment, ne serait-ce que parce que A ne disposait pas de la base installée (nombre d'avions imposant dans le monde) de B., et que
A était obligé de gérer ses moyens au plus près sur la durée, donc par anticipation (avec quelquefois paradoxalement des coûts ou investissements plus élevés au départ, ou des caractéristiques plus importantes que nécessaire).
Un exemple de ceci :
les trains d'atterrissage, souvent prévus pour pouvoir permettre des masses plus élevées à terme, ce qui a apparemment surpris B quand A a dit que le 351 avait beaucoup de marge à ce niveau.
Les réservoirs des ailes jouent un rôle sur la structure de l'avion. Donc qu'ils aient une capacité plus importante ne veut pas dire que tout ce qui a été fait pour cette capacité est perdu.
Donc
A a cherché à faire au plus juste, avec ses moyens limités (pas de subventions, contrairement à ce que dit B partout, il s'agissait d'avances remboursables ; ni de programmes militaires généreux, au contraire de B),
et le résultat final me semble excellent, même si avec le recul on peut toujours trouver que certaines décisions auraient pu être autres.
Donc finalement,
que les réservoirs aient une capacité supérieure, en quoi est-ce vraiment un problème ? Heureusement, beaucoup l'ont compris, et bien sûr aussi au moins la moitié des compagnies aériennes, qui sont d'ailleurs les premières intéressées par la communité entre les avions de leurs flottes.
Autre exemple : la communité des cockpits, depuis l'A318 jusqu'à l'A380 (avec bien sûr des variations) a été un argument majeur de A. Pourtant il est évident que cela impose des contraintes supplémentaires, qui obligent à des compromis 'locaux' différents, donc à des sous-optimums locaux !
Mais les compagnies ont parfaitement compris où était leur intérêt, sur le coût des avions, de leur maintenance, et sur la formation des équipages, et la souplesse que cela permet quand un pilote est malade, ou en période de pointe (grands départs, salon important, JO, etc.), par exemple.