eolien a écrit:Bonjour,
1. Je ne considère pas cet accord commercial comme une délocalisation ... même partielle.
Une délocalisation c'est fermer une usine, une activité pour la transférer dans un pays moins-disant-social, pour ensuite rapatrier le produit fini sur le marché français, au prix du marché, pour faire de plus importants bénéfices.
2. La Twingo construite en Slovénie, aux conditions locales n'est pas revendue en France à un prix "slovène" mais au prix du marché français. Construite à moindre coût et revendue au prix de sa catégorie.
Qui fait le plus de profits ?
Pas les milliers d'ouvriers, de cadres qui participaient à sa construction en France avant qu'elle ne soit délocalisée ... et qui sont à présent au chômage.
3. Laurent Simon va maintenant m'expliquer combien est ringuard mon argument et quelle chance cela aurait été pour les pilotes et les personnels d'Air France d'aller bosser à Lisbonne pour ceux qui auraient suivi la consigne, sous contrat local, ou bien d'aller visiter les somptueux locaux de l'agence Pôle-Emploi de leur village pour ceux qui auraient refusé de partir ...
1.
Délocaliser est facilité dans une perspective de croissance, c'est ce qu'ont fait
les industriels allemands, c'est ce que fait
Airbus. Car c'est évidemment plus facile d'expliquer cette délocalisation quand on est en croissance.
Ce que Eolien appelle délocaliser c'est la délocalisation à 100%. C'est exactement ce que je reproche à une bonne partie des français qui sont si critiques à ce sujet, c'est de ne prendre que les exemples extrêmes.
Au passage, c'est quelquefois la seule possibilité, voir ce que fait SEB avec tous les matériels à faible valeur commerciale. Pendant que SEB développe de très nombreux modèles, à forte valeur ajoutée, en France, et les construit en France, ce qui fait que globalement la France y gagne beaucoup, même avec la délocalisation à 100% dans les pays à faible coût de main d'oeuvre.
http://www.challenges.fr/entreprise/20120222.CHA3437/seb-continue-a-miser-sur-le-made-in-france.html
Bien qu'il mise beaucoup sur le rachat de fabricants étrangers, SEB a construit un modèle de développement favorables à ses usines en France.
L’année dernière, il a non seulement renforcé sa position dans le capital du chinois Supor (de 52% depuis 2007, il est monté à 71%), mais aussi acquis Imusa, le leader colombien des articles culinaires, Asia Fan, un spécialiste vietnamien du ventilateur, l’indien Maharja Whiteline. De quoi parvenir à une répartition équilibrée de ses ventes. Son chiffre d'affaires a augmenté de 3,5% à 3,963 milliards d'euros et son bénéfice net de 6,4% à 235 millions d'euros.
Pourtant, avec 18% des ventes, la France est toujours le premier marché de Seb. Mieux encore, près de 70% de ce qui est vendu en France est fabriqué dans les usines nationales, championnes des produits sophistiqués.
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Le groupe Seb, c'est le "made in monde" "
http://france3-regions.francetvinfo.fr/bourgogne/2013/04/04/le-groupe-seb-c-est-le-made-monde-228741.html
"on ne peut plus être leader mondial aujourd'hui avec 100% de produits fabriqués en France à moins d'être sur une niche."le groupe produit encore en France 35% de son chiffre d'affaires mondial, alors que la France ne représente que 17% de ses ventes.
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Pourquoi SEB garde la frite"
http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/pourquoi-seb-garde-la-frite_1070386.html
Pragmatique, Thierry de La Tour d'Artaise a commencé par prendre deux décisions: arrêter définitivement de fabriquer les modèles basiques en France et, parallèlement, renforcer l'innovation. Une double stratégie payante. Si
le petit électroménager -bouilloires, cafetières, fers d'entrée de gamme- est désormais produit en Chine, les appareils haut de gamme, eux, sont restés en France. "Délocaliser à 100%, cela n'a pas de sens", affirme le patron.
En savoir plus sur http://lexpansion.lexpress.fr/actualite-economique/pourquoi-seb-garde-la-frite_1070386.html#hFMdI7mIPXoSvZ3Z.99
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Seb, made in China"
http://www.latribune.fr/blogs/humeurs-de-marche/20110427trib000618095/seb-made-in-china.html
la Chine représente désormais le premier marché du spécialiste en petit électroménager tout juste devant la France. 19% de ses ventes
2. Je ne connais pas le cas
Twingo, et ne peux me prononcer à ce sujet. Et une recherche rapide :
https://www.google.fr/?gws_rd=ssl#q=twingo+d%C3%A9localisation+en+Slov%C3%A9nie.+ch%C3%B4mage+en+France
ne me donne pas d'info évidente.
Mais je ne suis pas sûr que cette délocalisation ait supposé des licenciements en France : il y a probablement eu des suppressions de postes, ce qui n'est pas la même chose (départs à la retraite non renouvelés).
2b. Et depuis les
accords de compétitivité signés chez Renault (et PSA), il y a des améliorations.
Je signale aussi, au passage, qu'il n'est pas nécessaire d'être stupide, et Carlos Ghosn et Renault reprennent une voie intéressante de coopération : l'accord avec Mercedes (Smart aussi) a permis la conception d'un modèle dont 70% des pièces est commun, entre Smart et Twingo 3. Des coûts de développement inférieurs (pour chaque modèle)
Mais avec une idée nouvelle en plus : la même chaîne produit à la fois des Smart et des Twingo3.
Ce qui permet de les produire avec une réduction des achats d'au moins 10%, ce qui permet des modèles rentables (Carlos Ghosn, sur France 2) et des Twingo vendues 200 € moins cher.
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Une nouvelle Twingo très Smart"
http://www.lefigaro.fr/automobile/2014/09/04/30002-20140904ARTFIG00292-une-nouvelle-twingo-tres-smart.php
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Après la Twingo, Mercedes et Renaults veulent aller plus loin"
http://www.challenges.fr/entreprise/20140303.CHA1076/automobile-la-twingo-simple-avant-gout-de-ce-que-renault-et-mercedes-vont-faire-ensemble.html
3. Pour Transavia Europe, il s'agissait de développer l'activité (croissance, voir donc ci-dessus)
Et à ma connaissance il pouvait y avoir transfert de AF pour Transavia Europe, pour les copilotes qui voulaient devenir CDB, et qui devaient attendre des années s'ils restaient chez AF... gagnant / gagnant !
Pour le reste, je ne connais pas suffisamment le dossier AF -> Transavia Europe. Mais je crains que les syndicats de pilotes n'aient fait comme les autres syndicats, le plus souvent : diaboliser l'ensemble de ce qui est proposé, ne parler que des cas extrêmes, s'arc bouter sur les avantages acquis, généraliser (ne pas voir qu'il y a des cas particuliers, comme celui des co pilotes pouvant devenir CDB), etc.