par eolien Mer 13 Avr 2016 - 23:57
Tiré des Echos :
Air France : pas d'accord en vue avec les pilotes
Bruno Trévidic
Le projet d'accord présenté par la direction est jugé « inacceptable » au SNPL. Son conseil se réunira le 20 avril.
Si aucun des deux syndicats de pilotes destinataires du texte, le SNPL AF ultra-majoritaire et le SPAF, n'a encore formellement statué sur les dernières propositions de la direction pour améliorer la compétitivité d'Air France, tout porte à croire que les représentants des pilotes s'apprêtent à rejeter le texte. Et ce, avant même la date limite du 2 mai posée par la direction. La décision pourrait tomber dès mercredi prochain, 20 avril, à l'issue du conseil du SNPL AF, dont l'opposition aux propositions de la direction n'a pas faibli, en dépit d'un mois de négociations.
« Nous allons prendre le temps, mais la première analyse n'est pas favorable, explique son porte-parole. Les propositions de la direction n'ont guère évolué ; on nous demande ni plus ni moins que d'accepter une baisse de salaire, en échange de vagues promesses d'augmentation de l'activité. Or nous avons toujours dit qu'il n'était pas question de toucher aux rémunérations. »
Pour le SNPL, les pilotes, dont une partie de la rémunération dépend du nombre d'heures de vol effectuées, auraient déjà subi une perte de revenus ces dernières années, du fait de la baisse d'activité. S'ils se disent prêts à travailler davantage pour accompagner la croissance, c'est à condition d'en recueillir les fruits sous forme de hausse de salaires au moins équivalente.
Divergences
La direction considère, pour sa part, qu'il faut réduire le coût à l'heure de vol pour restaurer la compétitivité d'Air France et lui permettre de retrouver une croissance rentable. Ce qui implique de ne pas restituer aux pilotes la totalité des gains de productivité qui seraient générés par la modification des rythmes de travail et de rémunération. Mais la direction assure que le retour à la croissance et aux embauches se traduira, au global, par plus d'heures de vol et des rémunérations en hausse. Ce que récuse le SNPL : « Pour les pilotes de 777, qui volent déjà beaucoup, cela se traduirait inévitablement par une baisse de salaires », affirme le porte-parole du SNPL AF.
« Nous avons aussi beaucoup d'autres points de désaccord, poursuit-il. L'enchaînement des rythmes de rotation nous ferait perdre une journée de repos entre deux rotations. Cela nous paraît également inacceptable, du point de vue de la sécurité. » Malgré les assurances de la direction, la modification de la répartition de l'activité entre Air France et KLM reste aussi un sujet d'inquiétude pour les pilotes, qui redoutent un transfert progressif de l'activité vers Amsterdam-Schiphol. « Au total, il faudra creuser profond pour trouver un représentant syndical prêt à signer ce texte », affirme le porte-parole du SNPL AF, sans toutefois exclure une possible consultation des adhérents.