Et puisqu'on parle de "
l'Airbus des batteries", pour lequel
1.2 Md€ a été accepté par la Commission européenne, sur les à 6 Mds€ d'investissements à prévoir sur quelques années :
https://www.francetvinfo.fr/economie/automobile/airbus-des-batteries-si-une-filiere-doit-se-construire-il-faut-compter-la-fin-de-la-decennie-2020-estime-un-specialiste_3427313.html
"Airbus des batteries" : "Si une filière doit se construire, il faut compter la fin de la décennie 2020", estime un spécialiste
Les ministres français et allemands de l'Économie ont annoncé vendredi un projet pour créer les batteries du futur pour l'automobile.
Entre cinq et six milliards d'euros vont être investis dans un projet européen de construction de batteries automobiles, dites de quatrième génération. Les ministres français et allemand de l'Economie, Bruno Le Maire et Peter Altmaier, ont annoncé vendredi 3 mai ce projet baptisé "Airbus des batteries".
"Il ne faut pas être trop dépendant des quelques acteurs qui maîtrisent cette filière", a affirmé vendredi sur franceinfo Bernard Jullien, maître de conférences en économie à l'université de Bordeaux.
"L'Europe a raté le lithium-ion", les actuelles batteries de troisième génération
"qui sont achetées et brevetées plutôt en Asie, ce qui pose un problème du déficit du commerce extérieur", a-t-il affirmé.
franceinfo : De quoi parle-t-on, quand on parle de batteries de quatrième génération ?...Quelle est la marge de progression de ces futures batteries, et qu'est-ce que cela pèse dans le coût d'une voiture ?Il y a cette question de l'autonomie, du coût, de la recyclabilité. Alors que la batterie était une industrie massivement européenne avant le lithium-ion, l'Europe a raté le lithium-ion. On est en train d'équiper les véhicules avec des batteries qui sont achetées et brevetées plutôt en Asie. Cela pose un problème du déficit du commerce extérieur, et puis un problème de maîtrise de la valeur. C'est tout cela que l'on cherche à régler avec cet Airbus de la batterie dont les contours ne sont pas encore très clairs.
Aujourd'hui, la batterie pèse à peu près 40% de la valeur d'un véhicule électrique. On espère que cela descende dans les années à venir à 20 ou 25 points. Pour cela, il ne faut pas être trop dépendant des quelques acteurs qui maîtrisent cette filière-là.
On va avoir une demande très forte sur les batteries. Cela peut permettre aux acteurs asiatiques de faire grimper le prix et on peut rater la descente des prix qui se dessinait sur le plan technologique.Quel est le calendrier pour que cet "Airbus de la batterie" arrive à terme?Selon le projet, c'est pour 2022, 2023, pour des volumes relativement modestes. Si une filière doit se construire, il faut compter la fin de la décennie 2020. Il y a des pressions réglementaires très fortes en Europe. Il y a
un premier cap à passer en 2021. Là, les constructeurs vont avoir besoin de mettre beaucoup de véhicules électriques sur les routes pour ne pas payer des amendes.
Ensuite, entre 2021 et 2030, on a demandé aux constructeurs de réduire de 37,5% leurs émissions de CO2, ce qui oblige à une électrification massive. On a mis un peu la charrue électrique avant les bœufs des batteries. Il faut rattraper ce retard-là, sans quoi, cela sera séduisant sur le plan écologique mais problématique sur le plan industriel et sur le plan du commerce extérieur automobile européen.
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http://www.leparisien.fr/economie/voitures-electriques-six-milliards-d-euros-pour-un-airbus-de-la-batterie-europeen-02-05-2019-8064735.php
La charrue avant les bœufs. La France s’est lancée dès la fin des années 2000 dans la production de voitures électriques, via la Zoe de Renault. Mais les batteries, qui constituent pourtant le nerf de la guerre de cette technologie, demeurent produites à 99 % en dehors de l’Europe. Essentiellement en Asie : Japon (Panasonic, Nissan et Nec), Corée du Sud (LG et Samsung) et surtout Chine.
Pour tenter d’enrayer cette suprématie, et après 18 mois de discussions, la France et l’Allemagne se sont mis d’accord pour bâtir ensemble un consortium européen de production de batteries de voitures électriques. Bruxelles a donné son accord de principe. « Nous investirons entre 5 et 6 milliards d’euros dans le projet, a promis ce jeudi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, lors d’une conférence de presse à Bercy, en compagnie de son homologue allemand Peter Altmaier, ainsi que du Commissaire européen à l’Énergie, Maros Sefcovic.
« 1,2 milliard d’euros au maximum proviendront de subventions publiques, a encore détaillé Bruno Le Maire. Le reste, à savoir 4 milliards environ, sera de l’argent privé. »
Première étape : la
construction d’ici à 2020 d’une usine pilote avec 200 salariés en France.
Puis d’ici à 2023, de deux autres sites, l’un encore en France, l’autre en Allemagne.
Avec 1500 emplois supplémentaires à la clé.
Plusieurs grands groupes européens de l’énergie se seraient positionnés, selon les deux ministres de l’Économie, pour intégrer le consortium, dont le pétrolier Total, au travers de sa filiale Saft, spécialisée dans le stockage de l’électricité, et le constructeur automobile PSA ainsi que sa filiale allemande Opel. Au total, 35 confirmations d’intérêt, « provenant notamment de grands producteurs automobiles », auraient été déposées, selon les deux ministres de l’Économie.
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https://www.sciencesetavenir.fr/high-tech/conso/un-airbus-des-batteries-officiellement-lance-en-europe_133400
Le
consortium franco-allemand, ainsi que d'éventuels autres projets comparables, pourraient recevoir
"un feu vert avant la fin du mandat de la Commission européenne, soit avant le mois d'octobre prochain", a déclaré Maroš Šefčovič, qui gère le portefeuille de l'Énergie dans l'exécutif actuel, voué à être remplacé après les élections européennes à la fin du mois.
En pratique, il s'agit pour la Commission de reconnaître, suite à la demande d'États membres,
le caractère de "projet important d'intérêt européen commun" (PIIEC), qui permet aux projets concernés de recevoir des fonds publics sans contrevenir aux règles européennes sur les aides d'Etat et la concurrence.
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Pour le ministre allemand Peter Altmaier, dans la mesure où les technologies à l'étude aujourd'hui ne sont pas exactement identiques, l
'intérêt d'aboutir à la labellisation de plusieurs projets est de permettre à terme d'avoir "le choix du modèle (de batterie) le plus approprié ou le choix de rassembler les consortiums à un stade ultérieur". "Le consortium PSA-Opel-Saft est le premier" parce qu'il est le plus avancé dans la réflexion pour
"commencer une production à grande échelle", a-t-il déclaré.
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Alors que les ambitions politiques – nationales ou européennes – et les initiatives industrielles en la matière évoluaient jusqu'ici en ordre dispersé, les projets pourraient désormais avancer de façon plus structurée. Pour autant, les consortiums ne sont mis en place ni par Paris, ni par Berlin, ni par la Commission et entreprises et constructeurs automobiles concernés sont évidemment libres de rejoindre le projet auquel elles souhaitent participer, ont souligné Bruno Le Maire et Peter Altmaier. Concrètement, le consortium franco-allemand devrait se concrétiser en 2020 avec la mise en place d'une usine pilote en France, avec 200 emplois à la clé.
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La quatrième génération de batteries, dites solides, ne devrait arriver que vers 2025-2026.
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Bruno Le Maire, qui a souligné l'
intérêt de plusieurs pays européens (Italie, Belgique, Pologne, Autriche et Finlande), a estimé que
"ce projet de batteries électriques européennes" représentait
"beaucoup plus qu'un projet industriel".
"Nous marquons notre détermination à construire la souveraineté technologique, économique et industrielle du continent européen" face aux Etats-Unis et à la Chine, a-t-il précisé. À terme, l'ambition est que la filière européenne couvre l'ensemble du processus, de l'extraction des minerais au recyclage des batteries.
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https://www.liberation.fr/futurs/2019/05/03/airbus-des-batteries-mieux-vaut-tard-que-jamais_1724738
A quelques semaines des européennes, l’annonce a valeur de symbole. Si l’Europe a raté le train d’un «Airbus du numérique» et peine à contenir la force de frappe américaine et chinoise dans l’intelligence artificielle, elle espère toujours ne pas rater celui des voitures électriques, vital pour l’avenir de son industrie automobile.
Avant d’aller saluer dans le Nord la reprise de l’aciérie Ascoval et des 270 emplois par le britannique British Steel, Bruno Le Maire avait donc rendez-vous jeudi à Bercy avec son homologue allemand Peter Altmaier et le commissaire européen à l’énergie Maros Sefcovic pour lancer un «Airbus des batteries». Soit 5 à 6 milliards d’euros que les deux pays s’apprêtent à investir conjointement dans un consortium pour tenter de ne pas se faire complètement larguer par la Chine.
... «Le temps presse si nous voulons que notre production soit en place d’ici à quatre à cinq ans», lorsque le marché de la voiture électrique aura décollé, a reconnu le commissaire slovaque.
... Le deuxième constructeur européen attend le feu vert européen pour s’engager mais a dû être rassuré par la promesse de Maros Sefcovic qui a indiqué qu’il devrait intervenir avant la fin du mandat de l’actuelle Commission, en octobre.
Les usines ... "produiraient alors des batteries de conception classique (liquide),
puis des batteries dites «solides» de quatrième génération en 2026.
Selon les estimations du cabinet BCG, le marché des batteries pour véhicules électriques mais également pour le stockage de l’électricité éolienne et solaire pèsera alors
45 milliards d’euros.
... Jusqu’ici l’Europe s’est cantonnée à la production de moteurs électriques et de composants électroniques. Alors que les batteries lithium-ion représentent au moins un tiers de la valeur ajoutée des véhicules électriques, l’Europe n’a capté que des miettes de ce marché trusté par les géants asiatiques comme le chinois CATL, leader mondial, le japonais Panasonic ou encore les coréens Samsung et LG. A défaut de refaire une partie de son retard dans ce domaine, l’Europe se condamnerait à une désindustrialisation massive de son secteur automobile avec le transfert attendu dans les prochaines années de centaines de milliers d’emplois de la fabrication de moteurs thermiques vers celle de batteries électriques.
Dans une note conjoncturelle publiée fin avril,
la banque d’affaires Natixis indique «qu’une perte de 30% de la valeur ajoutée sur 50% de la production (la part supposée des voitures électriques en 2025) correspond à une perte d’un point de PIB pour la zone euro, ce qui est un choc de taille macroéconomique».... D’après les estimations de Bruxelles rappelées par son commissaire à Bercy, cette filière allant de l’extraction du lithium jusqu’au recyclage des batteries représente un potentiel de deux à trois millions d’emplois dans les prochaines années. «Selon l’industrie auto, nous avons douze mois pour montrer que nous en sommes capables», a déclaré Maros Sefcovic qui a promis que l’Europe qui vient de bloquer la fusion de Siemens et Alstom dans les transports jouerait «son rôle de facilitateur».... La Chine, qui détient le record mondial de ventes de véhicules électriques, n’a en tout cas pas de doutes. Ses «giga usines» de batteries, qui figurent dans la liste des priorités du plan stratégique «Made in China 2025» – l’objectif est de produire annuellement 1,2 million de véhicules électriques à cette échéance – représentent déjà 217 GWh de capacités de production contre 50 GWh outre-Atlantique et 12 GWh en Europe. Un enjeu d’autant plus stratégique que ces batteries permettent à la deuxième puissance économique mondiale de s’affranchir des technologies occidentales de motorisation.
Ce serait même plutôt l’inverse : né en 2011 le chinois CATL fournit déjà PSA et BMW et vise 60 Gwh de capacités d’ici 2020