par alain57 Sam 11 Avr 2009 - 17:29
CSeries: Bombardier assure ne pas faire concurrence à Airbus et Boeing
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MONTREAL — Avec sa nouvelle gamme d'avions CSeries de 100 à 149 places, Bombardier (TSX:BBD.B) ne fait pas concurrence aux géants que sont Airbus et Boeing, a assuré jeudi le président et chef de la direction du constructeur, Pierre Beaudoin.
"On ne fait pas compétition à Airbus et Boeing", a déclaré M. Beaudoin lors d'une conférence organisée par le journal Les Affaires, à Montréal.
Le dirigeant a soutenu que les appareils d'Airbus et de Boeing dans cette catégorie, les A318-A319 et les 737-600-700, n'étaient "vraiment pas efficaces et vraiment pas vendus", puisqu'ils constituent des versions raccourcies de l'A320 et du 737.
Jusqu'ici, Airbus a livré un total de 66 A318 et de 1164 A319, tandis que Boeing a produit 69 737-600 et 847 737-700. Il s'agit de quantités relativement petites pour les deux plus importants constructeurs aéronautiques civils.
Bombardier fait valoir que la CSeries sera la première famille d'avions conçue spécifiquement pour le créneau des appareils de 100 à 149 places. Par rapport aux modèles existants, les biréacteurs de la CSeries doivent procurer des gains substantiels quant à la consommation de carburant, aux émissions de gaz à effet de serre, aux coûts d'exploitation et au bruit.
En novembre 2007, bien avant le lancement officiel de la CSeries, en juillet 2008, le directeur du marketing des avions futurs chez Airbus, Philippe Jarry, avait prévenu la multinationale québécoise qu'avec sa nouvelle gamme, elle allait "franchir le Rubicon".
"Ca va chauffer", avait averti M. Jarry, en soulignant que plusieurs transporteurs préconisaient une flotte d'avions uniforme, provenant d'un seul constructeur, afin de réaliser des économies d'échelle au plan de la maintenance et de la formation.
Pierre Beaudoin a néanmoins promis jeudi de ne pas attaquer de front les deux leaders mondiaux de l'aviation.
"Boeing et Airbus parlent beaucoup de la CSeries parce qu'ils se disent que si Bombardier connaît du succès dans cette catégorie-là, avec les grandes sociétés aériennes plutôt qu'avec les transporteurs régionaux, nous pourrions construire des avions de (plus de) 150 places à l'avenir. Mais ce n'est pas notre intention. La CSeries, c'est un projet pour les 20 prochaines années, donc si cette décision-là est prise un jour, eh bien moi, je serai à ma retraite", a lancé le PDG, âgé de 46 ans.
Bombardier prévoit accaparer à terme la moitié du marché mondial des biréacteurs de 100 à 149 places, qu'elle évalue à 6300 appareils.Avions d'affaires
M. Beaudoin a par ailleurs affirmé qu'il s'attendait à une baisse d'entre 10 et 15 pour cent du chiffre d'affaires de Bombardier Aéronautique cette année, à cause principalement de la réduction prévue de 25 pour cent de la production et des livraisons d'avions d'affaires. Du côté ferroviaire, on table sur une croissance à un chiffre des revenus.
Dans l'espoir de contrer la profonde déprime du marché de ces appareils, le constructeur Cessna, qui se spécialise dans les avions plus petits, vient de lancer une promotion qui fait jaser: il offre de racheter, dans deux ans, les avions neufs qu'il vend aujourd'hui au prix payé par l'acheteur.
Même s'il fait face à un nombre grandissant d'invendus, l'avionneur québécois ne voit pas cette stratégie d'un très bon oeil."Beaucoup de membres de l'équipe de Bombardier m'ont dit que ce n'était pas une bonne idée, a raconté Pierre Beaudoin. C'est vraiment pousser de la neige en avant, comme on dit en québécois, parce que quand tu vends un avion aujourd'hui, tu n'en connais pas la valeur dans deux ans. Pour l'entreprise, c'est un risque énorme à prendre et ce n'est pas le genre de risque que Bombardier va prendre.
On croit à la valeur de nos appareils, mais de là à garantir la même valeur qu'aujourd'hui... Pour Cessna, c'est un signe de problèmes majeurs."
Interrogé sur les difficultés d'exploiter un siège social de classe mondiale à Montréal, M. Beaudoin a confié qu'il était parfois difficile d'attirer des gestionnaires de talents à cause des permis de travail et de "lois un peu
compliquées" qui rendent plus difficile le déménagement des familles. Il n'a pas précisé s'il parlait de la Charte québécoise de la langue française, qui impose des restrictions à l'accès à l'école anglaise.