Les deux plus grandes lignes aériennes canadiennes affirment que leurs Boeing 737 Max, actuellement cloués au sol, sont équipés de deux dispositifs de sécurité optionnels qui auraient été absents des appareils qui se sont écrasés en Éthiopie et en Indonésie.
Air Canada et WestJet Airlines ont toutes deux indiqué avoir acheté des «voyants désaccord», utilisés par le système logiciel de l’avion pendant le vol pour éviter les décrochages.
Le «New York Times» a indiqué jeudi que les avions d’Ethiopian Airlines et de Lion Air victimes d’écrasements mortels n’auraient pas été équipés d’indicateurs d’incidence et de voyants désaccord. Selon l’article du quotidien new-yorkais, ces dispositifs de sécurité ne sont pas automatiquement inclus dans les avions et sont proposés par Boeing en tant qu’options supplémentaires.
La porte-parole d’Air Canada, Isabelle Arthur, a indiqué que la compagnie aérienne avait acheté ces deux dispositifs pour sa flotte de 24 avions Max 8.
Cependant, la porte-parole de WestJet, Morgan Bell, a indiqué que les 13 avions Max 8 du transporteur aérien de Calgary n’étaient pas équipés d’indicateurs d’incidence.
... Les indicateurs aident les pilotes à détecter toute lecture erronée à partir de deux capteurs qui déterminent la position du nez de l’avion par rapport à l’air arrivant en sens inverse. L’indicateur d’incidence affiche les lectures des deux capteurs tandis que le voyant désaccord est activé si les capteurs ne fournissent pas la même information, a expliqué le quotidien américain.
... Le «New York Times» a également indiqué, citant des sources anonymes, que Boeing mettrait bientôt à jour le logiciel MCAS et inclurait désormais le voyant désaccord dans tous les nouveaux avions 737 Max, mais que l’indicateur d’incidence serait toujours offert en option.
https://www.huffingtonpost.fr/2019/03/21/tous-les-boeing-737-max-seront-desormais-equipes-dun-signal-dalerte_a_23698183/
Boeing donne ses premières réponses après l'accident d'Ethiopian Airlines. Les Boeing 737 MAX seront désormais tous équipés d'un signal d'alerte lumineux pour avertir de tout dysfonctionnement du système anti-décrochage MCAS, mis en cause dans l'accident d'un appareil de ce type ayant entraîné la mort de 189 personnes en octobre, a indiqué ce jeudi 21 mars à l'AFP une source industrielle.
Cette fonctionnalité, qui était jusqu'à présent optionnelle, va devenir partie intégrante de l'avion: c'est une des modifications que Boeing va présenter aux autorités américaines ainsi qu'aux compagnies clientes dans les prochains jours, a ajouté cette source sous couvert d'anonymat.
Elle a par ailleurs indiqué que ni le 737 MAX 8 de la compagnie indonésienne Lion Air ni celui d'Ethiopian Airlines, qui s'est écrasé le 10 mars, faisant 157 morts, n'étaient équipés d'un tel signal.
Si la FAA n'avait pas estimé que ce signal était obligatoire jusqu'en début de mois, les experts jugent qu'il est important pour la sécurité d'un vol. "Les instruments comme des signaux lumineux d'alerte devraient être la norme parce qu'il est important pour les pilotes de savoir quand les systèmes sont en désaccord l'un avec l'autre", avance Scott Hamilton, expert au cabinet Leeham Company.
"Il y a eu manifestement un excès de confiance dans la transition du 737NG vers le MAX. Boeing a sous-estimé les changements nécessaires (...), sous-estimé les compagnies clientes qui veulent faire des économies à tous les niveaux opérationnels", ajoute un autre expert aéronautique sous couvert de l'anonymat
Pour Scott Hamilton, le prix du signal d'alerte n'est pas exorbitant et si Boeing en avait fait une option, c'est parce qu'il le pouvait et pour gagner de l'argent: "C'est aussi simple que ça", affirme l'expert. Le signal d'alerte est appelé "disagree light" dans le langage de Boeing. Il était jusqu'ici payant pour toute compagnie aérienne intéressée mais sera désormais gratuit.
D'après les premiers éléments de l'enquête concernant Lion Air, une des deux sondes d'incidence AOA était tombée en panne. Un autre problème est apparu lors de ce même accident: bien que défaillante, la sonde a continué à transmettre des informations aux calculateurs, notamment au MCAS.