A ce stade, je n'ai aucun avis. Trop tôt pour le dire ! Personne ne peut le dire.
......
Les deux produits seront excellents. Ce sont des "game-changing engines" pour un "game-changing aircraft". Les deux auront des avantages et désavantages mineurs l'un par rapport à l'autre. En vrac, sans chercher à faire un bilan plus favorable, ni hiérarchiser les avantages ou désavantages, voici quelques remarques.
--
(i) Il ne serait pas étonnant que, lors des premières mesures, le GEnx ait un minuscule avantage sur le plan de la consommation. RR arrivera, sous peu, à combler le léger désavantage. Les consommations seront à peu près identiques. Mais, voir
"Efficiency Retention"/ 'Retention d'efficacité'.
(ii) Retention d'efficacité : RR Trent 1000 aura l'avantage à ce titre. Il y aura des répercussions, à l'avantage de RR, sur les plans :
-- de l'entretien,
-- et de la consommation, après 3 ou 4 mille heures d'opérations du moteur, dans chaque 'cycle entre entretiens', quand l'efficacité du moteur commencera à baisser plus vite côté GE que côté RR (avantage à l'architecture à 3 Arbres de RR par rapport a celle à 2 arbres du GEnx),
-- "time on wing" / temps sur l'aile sans dépose,... qui fait partie de l'ensemble du 'paysage'.
RR a dépensé des fortunes (Recherche, R& T, Application) sur les aspects qui permettent de prolonger le "time on wing", dans toutes ses catégories de moteurs, y compris ses moteurs à 2 Arbres (AE 3007, Tay, BR-710 / 715, et l'IAE V2550 de cette "joint-venture", notamment sous les programmes Vision et Select).
Traditionnellement RR a toujours devancé GE dans ce domaine. Le record mondial de tous les temps de "time-on wing" appartient à un RR RB211-535-E4 d'Icelandair (B757-200, avant même l'époque des Winglets, qui auraient tendance à prolonger ... ),.... qui a battu celui d'un CFM-56 (GE/SNECMA). CFM-56, à part la variante avec 'combusteur annulaire double', inaugurée par la défunte Cie. Swissair (variante qui fut un véritable désastre ; ça arrive) & vite abandonnée, est plutôt bon en "time-on wing", mais dépassé maintenant, depuis quelques années, par le rival IAE V2500, plus moderne, et construit de façon modulaire, permettant, chaque fois où cela est nécessaire & / ou opportun,...
-- de faire l'entretien sur l'aile, par le remplacement du module concerné.
Bien entendu, le but est de pouvoir déposer rapidement et remplacer, lors des cycles pre-programmés par IAE (où les principaux acteurs sont RR & P&W, à parts egales, épaulés par les FRSP MTU & le Japonais JAEC).
Cet aspect "Time on Wing" est très important dans la facilitation de la gestion des flottes,
et de la compression des coûts d'entretien. (iii) Risque "statistique" ; vu la maturité accumulée de la famille Trent, par rapport à celle -- moindre, inévitablement -- de la famille GEnx, précédée par la famille GE90, l'avantage est simplement ce qu'on appellerait le
"lowest-risk option", ou, si l'on préfère, le
meilleur équilibre entre 'technologie & risque'. Mais cela n'est que le risque 'statistique'. En matière de technologie, il y a un avantage pour le RR Trent 1000, dans sa configuration "more electric", tout comme le GEnx dans cette configuration ou environnement "more electric", .. qui est le "piquage d'énergie électrique " / electric power off-take du "spool à Pression intermédiaire ",
ce qui aide à réduire bruit, vibrations & consommation. Evidemment, cet aspect important n'est tout simplement pas disponible sur un moteur à architecture à 2 arbres ! (iv) Le RR Trent 1000 sera plus court & léger que le GEnx correspondant, soit 750 kg à 800 kg. "par ship-set" (d'où moins de traînée induite, plus de compacité & de rigidité interne, là ou il faut), et plus facile à transporter, notamment dans son berceau.
(v) Chaque moteur, Trent & GEnx, sera conçu pour être "environmentally friendly", et réalisera de belles performances, voire des prouesses à ce titre.
(vi) Les côuts "of operations & ownership" pourraient être légèrement mieux cernés côté RR Trent, grâce à toute l'expérience accumulée dans la gestion de la famille Trent (avantage / retombée de la maturité précitée).
--------------
(vii) Un point spécifique : dans l'état de l'art actuel ("in current state of the art") l'architecture à 3 arbres permet une meilleure gestion "at idle" des moteurs, et, par là, une économie au niveau de l'usure des freins. Pendant le roulage, moteurs à "idle", dans le 'taxi-ing avant décollage', les avancées par petites distances, lorsqu'on est dans la queue, en attente de décollage, et en train de progresser par a-coups vers le décollage, les moteurs à 3 arbres sont plus faciles à gérer / contrôler. Les petits bonds en avant, par a-coup, sont bien moins saccadés que dans le cas de moteurs à 2 arbres. De ce fait, les multiples petits freinages usent moins les disques sous motorisation Trent (3 arbres ) que sous P&W ou GE (2 arbres). Mesures faites sur des dizaines d'années, déjà ! Economies annuelles considérables, au niveau de la flotte, surtout si la flotte est grande(environ GB£ 1 million par an, par avion) !
Ceci explique, pour partie, pourquoi on continue les recherches sur des moteurs électriques, fonctionnant sur l'atterrisseur du nez, pour aider à conduire l'avion jusqu'à son lieu de décollage, sans faire marcher les réacteurs. On fait des économies de carburant & sur entretien des freins ! ---
Malgré ces commentaires, il est impossible, à ce stade, de dire quel moteur, RR Trent 1000, ou GEnx, est 'le meilleur'.