Bonjour Poncho,
Vous avez raison, le planning semble dur à tenir mais cela n'a pas l'air d'inquiéter le PDG de SAFRAN, Jean-Paul Herteman. Il déclare :
"Il a fallu cerner les technologies qui allaient être prêtes pour une certification en 2014 et vérifier que cet ensemble technologique permettrait de satisfaire aux besoins de Comac, cela a été réalisé."
Au sujet des possibles fuites technologiques, Jean-Paul Herteman est la aussi optimiste. Les pièces sensibles ne seront pas fabriquées en Chine, où sera mis en place une usine d'assemblage.
http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRPAE5BK01A20091221?sp=trueSafran se renforce en Chine
PARIS/PEKIN (Reuters) - Safran et son partenaire américain historique General Electric ont été sélectionnés lundi pour fournir l'ensemble propulsif du futur avion C919 chinois, un succès qui permet aux deux industriels de prendre pied durablement sur un marché stratégique.
Le président du directoire du spécialiste de l'aéronautique, de la défense et de la sécurité, Jean-Paul Herteman, a déclaré devant la presse que cette signature permettrait d'apporter plus de 15 milliards de dollars de chiffre d'affaires à son groupe sur trois décennies.
Cette prévision de revenus prend en compte la vente d'équipements neufs, moteurs, nacelle et inverseurs, ainsi que les services de maintenance associés à compter de la mise en service de l'avion.
"Nos amis chinois estiment qu'ils peuvent faire 2.000 avions. Nous, chaque fois qu'ils font un avion, on fournit", a-t-il dit à Pékin où il accompagne le Premier ministre français François Fillon.
"La première monte est de l'ordre de cinq milliards (de dollars, ndlr, soit 3,48 milliards d'euros). Ensuite, avec les services, ça peut faire trois fois plus, même plus que ça, mais sur trente ans", a-t-il ajouté.
Elément majeur de la stratégie aéronautique déployée par Pékin dans le domaine aéronautique, le C919 se présente comme le futur avion moderne "made in China". Monocouloir concurrent des A320 du constructeur européen Airbus et des B737 de l'américain Boeing, son ambition est de servir le marché intérieur puis l'exportation.
Capable de transporter entre 150 et 200 passagers, son premier vol est prévu dès 2014 pour une entrée en service en 2016.
CFM International, la coentreprise moteurs de Safran et GE, mettra à disposition de la Commercial Aviation Corporation of China (Comac), le constructeur en charge du programme C919, une première version de son réacteur de nouvelle génération, le Leap X 1C, actuellement en cours de développement. Nexcelle, autre coentreprise entre les deux groupes, livrera la nacelle et les inverseurs de poussée.
Le Leap X devrait permettre en théorie un gain de consommation d'environ 16% par rapport aux moteurs disponibles sur le marché. Une usine d'assemblage final de moteurs (Final Assembly Line) aux couleurs de CFM devrait être construite en Chine, probablement dans la région de Shanghai, pour servir la Comac et son partenaire Avic.
Marc Ventre, directeur général adjoint en charge de la branche propulsion aéronautique et spatiale de Safran, a par ailleurs indiqué à Reuters que CFM était "la seule source occidentale" retenue pour l'ensemble propulsif de l'appareil.
"MECANIQUE"
Interrogé sur d'éventuels transferts de technologies sensibles, le dirigeant a répondu que l'accord n'en prévoyait aucun.
"La chaîne d'assemblage finale ne représente qu'une opération 'mécanique'. Tous les modules majeurs (qui comprennent des matériaux composite à très haute valeur ajoutée, ndlr) viendront de France et des Etats-Unis", a-t-il dit.
Selon lui, la principale difficulté pour Safran et GE a résidé dans les délais imposés par leur client chinois: "Il a fallu cerner les technologies qui allaient être prêtes pour une certification en 2014 et vérifier que cet ensemble technologique permettrait de satisfaire aux besoins de Comac, cela a été réalisé."
Safran et ses concurrents ont également répondu à des appels d'offres de la Comac portant sur d'autres lots du C919 comme ceux du train d'atterrissage et du câblage.
PRESSION
Le marché global des avions court-moyen courrier dans les 20 ans à venir est estimé par plusieurs experts à 20.000 unités. Sur ce total, les besoins des compagnies aériennes chinoises pourraient totaliser 2.000 à 2.500 avions. La Comac vise pour sa part la production de 2.000 appareils monocouloirs C919.
Le marché remporté par Safran et GE place Airbus et Boeing sous pression.
Face à des compagnies devenues plus exigeantes, à la fois sur le plan économique et environnemental, les deux constructeurs devront d'abord accélérer la remotorisation de leurs monocouloirs et décider plus rapidement de la date à laquelle les successeurs de l'A320 et du B737, deux familles d'appareils lancées il y a plus de deux décennies, viendront affronter l'avion chinois.
Amicalement