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"Aujourd'hui nous entamons une étape décisive pour l'Europe de la Défense et notre belle coopération franco-allemande", a déclaré la ministre des Armées Florence Parly sur le site Safran , à Gennevilliers, près de Paris.
"Ce contrat, c'est donc la toute première brique d'un édifice prodigieux. (..) Beaucoup reste à faire, mais notre détermination est totale", a-t-elle ajouté.
La structuration industrielle du SCAF était l'un des volets les plus sensibles du projet placé sous le leadership de Paris et piloté par Dassault Aviation et Airbus. Un projet de prototype devrait être lancé cet été, sous l'égide de Dassault, en vue d'un premier vol de démonstrateur vers 2025/2027.
Ce système s'articulera autour d'un avion de combat doté de drones d'accompagnement chargés d'aller au contact des défenses aériennes ennemies. Il s'insérera dans un ensemble connecté avec des avions de ravitaillement, des missiles de croisière et un système de commande et de contrôle au sol.
Les ministres ont en outre scellé l'alliance entre Safran l'allemand MTU Aero Engines, qui se répartiront la fabrication des pièces du moteur. Safran supervisera l'architecture et l'intégration du moteur, MTU son maintien en condition opérationnelle.
A également été inaugurée une plateforme de recherche de Safran sur les aubes de turbine, qui permettra de fournir des pièces résistantes aux températures des moteurs du futur, d'une poussée supérieure à celle du Rafale actuel.
UN PROJET OUVERT À D'AUTRES PAYS EUROPÉENS
Dans ce cadre, Paris a annoncé un programme d'études amont (PEA) pour Safran d'un montant de 115 millions d'euros, afin de renforcer les compétences sur les pièces les plus sensibles de ces moteurs.
Le tandem franco-allemand reste ouvert à d'autres partenaires européens, dit-on dans l'entourage de Florence Parly, mais sans remettre en cause le leadership français.
"Cela fait sens de l'ouvrir à d'autres partenaires dans l'[url=https://investir.lesechos.fr/recherche/actualites/?exec=1&texte=Union europeenne]Union européenne[/url], en temps et en heure", a déclaré la ministre de la Défense allemande, Ursula von der Leyen, au côté de Florence Parly.
Interrogée sur le ralliement de l'Espagne, pressenti à l'été, elle a assuré : "Nous y travaillons, nous avons le projet de voir l'Espagne nous rejoindre dans les prochaines semaines, les prochains mois, nous nous réjouissons également de cela".
"A ce stade, ils ont un statut d'observateur, c'est-à-dire qu'ils ont accès aux informations du programme mais ils ne l'ont pas rejoint en tant que tel", précise-t-on au ministère français des Armées.
Pour ce qui est des Britanniques, qui ont annoncé le développement de leur propre avion concurrent, le Tempest, avec BAE Systems et le groupe italien Leonardo, "c'est à eux de se positionner sur leur intérêt et leur appétit", ajoute-t-on.
La récente décision de Berlin d'exclure les F-35 de l'américain Lockheed pour remplacer la flotte allemande des Tornado a éclairci l'horizon du SCAF, mais il demeure une pierre d'achoppement entre Français et Allemands.
Les deux pays ont adopté des lignes distinctes sur les exportations d'armements, Berlin ayant suspendu ses ventes à l'[url=https://investir.lesechos.fr/recherche/?exec=1&texte=Arabie saoudite&nr=1]Arabie saoudite[/url] après l'assassinat de Jamal Khashoggi.
"C'est un sujet dont évidemment nous parlons énormément puisque tout le monde sait qu'il n'est pas possible de s'engager dans des programmes aussi importants et ambitieux si c'est pour la seule satisfaction de nos armées nationales", a déclaré Florence Parly, interrogée à ce sujet.
"Nous avons ces échanges et nous allons trouver les solutions dont nous avons besoin", a-t-elle conclu