par Invité Jeu 30 Avr 2009 - 10:17
Le président de Vietnam Airlines de passage à Paris a rencontré L.Gallois.
Première étape dans un accord de partenariat, avec en toile de fond le renouvellement de la flotte, la formation puis le MRO.
Objectif avoué: une participation de 1 à 5% dans l' A 350 XWB. Une compagnie qui veut un "bras" industriel, Korean Air le fait déjà.
L'article de Véronique Guillermard sur Le Figaro :
Le géant européen et Vietnam Airlines ont créé un groupe de travail mixte chargé d’étudier l’implantation d’un centre de maintenance et de formation dans le pays.
Le Vietnam veut développer une industrie aéronautique sur son territoire. Il a engagé des discussions avec EADS, maison mère d’Airbus, sur la mise en place de partenariats à long terme. Sa compagnie nationale, Vietnam Airlines, a été désignée comme chef de file pour les
piloter.
De passage à Paris, Pham Ngoc Minh, PDG de la compagnie publique, a rencontré Louis Gallois, président d’EADS. «Nos discussions n’ont pas seulement porté sur l’achat d’Airbus mais encore sur la possibilité d’inclure le Vietnam dans le réseau de fournisseurs mondiaux
d’EADS. Nous ne voulons plus être uniquement un client mais un partenaire industriel», explique le PDG au Figaro. À l’instar de la Chine ou encore de la Russie, le Vietnam souhaiterait se voir attribuer un pourcentage - entre 1 et 5 % - de la production de l’A 350 XWB, le futur long-courrier d’Airbus.
«Nous ne visons pas le développement d’un avion complet. Nous devons commencer par le commencement : l’éducation et la formation, la maintenance, la fabrication de composants», souligne Pham Ngoc Minh.
Les deux PDG sont convenus de former une équipe mixte EADS-Vietnam Airlines afin de faire avancer des projets. «Nous espérons des décisions rapides», insiste Pham Ngoc Minh. Afin de montrer son intérêt et de prendre de l’avance sur Boeing que le Vietnam met en compétition avec le groupe européen, EADS «devrait prendre quelques décisions concrètes en ouvrant
une activité de maintenance de pièces et de moteurs et en développant des formations sur place», ajoute-t-il. Une telle stratégie de développement industriel au Vietnam s’inscrit dans la politique d’implantation du géant européen en zone à bas coût et hors zone euro.
Modernisation de la flotte
Pour séduire Airbus et Boeing, le Vietnam qui est le quatrième producteur pétrolier asiatique, fait miroiter ses perspectives de croissance économique (+ 8% en 2008) ainsi que la vigueur de son trafic aérien (+ 7%) et des échanges commerciaux depuis l’ouverture de ce pays
communiste à l’économie de marché en 1986. Cela, malgré la crise économique et
l’épidémie de grippe porcine. Le tourisme, dans lequel le gouvernement investit pour se doter d’infrastructures modernes, est aussi promis à un bel avenir car ce pays de près de 90 millions d’habitants possède de nombreux atouts (baie d’Halong, 3 200 km de côtes). Il a accueilli 3,9 millions de visiteurs en 2008, dont 185 000 Français. Et se fixe l’objectif très ambitieux d’en recevoir entre 15 et 20 millions, soit autant que son voisin la Thaïlande.
Vietnam Airlines a engagé la modernisation de sa flotte qui compte 50 appareils. Elle a commandé, en 2007, 10 A 350 et 12 B 787 ainsi que 20 Airbus A 321, livrables à partir de 2016.
D’autres commandes devraient suivre. La compagnie qui vise 9,46 millions de passagers en 2009 (+ 7,3 %) veut être à la tête de 104 avions d’ici à 2015 et de 150 en 2020. Afin d’accélérer son déploiement international, elle vient de signer un accord préliminaire avec l’alliance aérienne SkyTeam, dont Air France-KLM est le pivot, pour en devenir membre en 2010. Déjà implantée en Europe avec Paris, Francfort et Rome, elle prévoit d’ouvrir des liaisons à partir de Londres et Moscou rapidement.
http://marches.lefigaro.fr/news/societes.html?&ID_NEWS=104364026