par eolien Dim 2 Aoû 2015 - 10:44
Mon objectif est d'essayer de faire la part des choses entre défaillances techniques et facteurs humains.
Pourquoi un équipage expérimenté n'a-t-il pas pu empêcher l'Airbus de décrocher ?
Vous pouvez réduire l'accident à "y-avait qu'à afficher 3° d'assiette et le tour était joué".
Ou alors se placer dans le contexte, dans sa chronologie, dans son ambiance.
Cet accident a fait apparaitre tous les travers des Sidesticks : pendant ces quelques premières dizaines de secondes le PF est seul, le PNF est totalement exclu de la boucle.
Le CRM est oublié dans cet accident, alors que l'on place le CRM au coeur du travail en équipage ...
Le PNF ne voit pas la gestuelle de son collègue aux commandes, il ne peut pas corréler ses actions avec les positions de l'avion.
Il a bien noté le message F/CTL, il a voulu commencer à en lire le titre trop vite effacé par un autre, (en 2 secondes !...), il voit bien que son collègue lutte aux commandes, il voit bien l'avion qui se dandine sur l'horizon artificiel, et il subit le déferlement des pannes.
Dépassé, il appelle le CDB, 5 appels je crois qui vont consommer du temps et des ressources dans un évènement globalisé qui va s'accélérer en 45 secondes entre la panne et le décrochage.
Toute la difficulté de l'étude consiste à oublier que l'on sait, que l'on connait la fin de l'histoire, qu'il faut imaginer les évènements un par un, sans savoir que la panne est le bouchage des sondes Pitot.