11.9-af447 a écrit:
Pourtant, il me semble qu'il serait bénéfique de mettre des pilotes à l'entraînement dans une situation comportant de fausses indications ...
Il y a trop de cas de figures : 1 sonde bouchée, 2, 3 ... bouchée (s) un peu ou totalement ... bouchées de façon symétrique ou aléatoire ... combien de temps ... plus ou moins de 10 secondes ... avec ou sans messages ECAM cohérents ... avec ou sans alarme STALL ... avec ou sans désordre des palettes d'incidences AoA ... en Normal Law ou en Alternate Law 1 ou 2A ou 2B ?...
Les systèmes sont très complexes. Un exemple, les vitesses du SpeedTape :
• les vitesses sont élaborées par les ADR (celles sur l'échelle verticale)
• Certaines vitesses caractéristiques sont élaborées par les FMGEC (par ex Green Dot, le petit rond vert)
• Certaines vitesses caractéristiques sont élaborées par un calculateur FE des PRIM (calc F/CTL) ( par ex VLS, VSW ...) (je cite de mémoire, à vérifier quel calculateur enfante quelle vitesse)
Ce qui revient à dire que selon la nature de la défaillance, le portrait instrumental sera très différent, avec des intéractions qui compliquent les choses ...
Bon, supposons qu'on décide de créer une séance de simulateur dédiée à de fausses indications au cockpit, et que l'on crée plusieurs scénarios (scenarii pour les italiens !).
Le choix va se restreindre en raison de l'impossibilité de reproduire certaines de ces pannes sur les simulateurs actuels.
Voilà donc les pilotes installés dans le simu qui est positionné au FL 350 et pan ! les pannes dégringolent sur les écrans, bousculant les yeux et les oreilles ...
Depuis l'AF447 les pilotes savent qu'il faut éliminer toutes les pannes, ne pas tenir compte de tous les dysfonctionnement et piloter assiette / puissance selon l'expression déjà vieille de plusieurs décennies : "return to basic !". Revenir au pilotage de base.
Ce qui me gène, c'est le fait de concevoir des systèmes d'alarmes de pannes, d'admettre leur incongruité, de se soumettre à leurs erreurs, et dans des cas périlleux de demander de ne pas en tenir compte, de les éliminer. Car ce type de situation est brutale, de courte durée, complexe, en situation météo ou aérologique tourmentée, ... de nuit ...
Alors, le jour où ces systèmes rapporteront une véritable panne, que se passera-t-il ?...
Ma conclusion : il ne faut pas laisser à des pilotes démunis le soin de traiter ce type d'évènement.
Il faudrait que l'EASA contraigne Airbus (et peut-être d'autres constructeurs aussi ...) à faire ce qu'il faut pour que l'instrumentation réponde correctement selon la fonction pour laquelle elle est conçue, ou, au pire, se désengage totalement.
Mais, surtout, ne pas présenter de fausses pistes comme cela a été le cas pour l'AF447.