Poncho (Admin) a écrit:D'un point de vue opérationnel, il me semble me souvenir qu'il y a avait déjà eu des alertes chaudes
Oui, des dizaines de cas de givrage d'une ou de 2 sondes Pitot, mais sur
A330 - 300 et A 340.
Seulement 2, peut-être 3 sur A 330 -
200.
La différence tient en deux points :
• Si une sonde Pitot n'est pas givrée, toute
la chaine anémométrique correspondante reste correctement active : le pilote en disposant prend alors les commandes.
•• La chaine altimétrique de l'A 330 -
200 (altimètre, variomètre, alarme d'écart d'altitude, Directeur de Vol) indique une mise en descente alors qu'en réalité l'avion est resté en palier. En cabrant le pilote croit stopper la descente et remonter alors qu'en réalité l'avion est parti en montée : dès cet instant il se crée une représentation mentale de la situation erronée, dont l'imbroglio va croitre avec les évènements que j'ai rassemblé sur les 5 premières secondes.
Airbus pourra dire que sur les dizaines de cas de givrages de sondes Pitot, seul l'AF 447 s'est crashé.
• D'une part la plupart étaient des A330 - 300 et A 340 avec des cas de 1 ou 2 sondes bouchées seulement. Et quand bien même les 3 sondes Pitot seraient bouchées, les altimètres n'auraient pas indiqué de mise en descente : les pilotes n'auraient pas eu d'action à cabrer à faire.
• D'autre part il faut regarder attentivement le cas de l'Air Caraïbes, A 330 -
200 avec les 3 sondes bouchées :
Quelques minutes auparavant, ils avaient rencontré de fortes turbulences et avaient appliqué la procédure "SEVERE Turbulences" qui fait déconnecter l'A /THR.
De ce fait l'ordonnancement des messages ECAM est modifié, le message F/CTL ADR DISAGREE, le seul message ayant un lien avec la panne des sondes a été présenté en première lecture. Je rappelle que ce message a été publié à l'ECAM de l'AF447 2 mn et 39 s plus tard, alors que l'avion était en chute en décrochage profond.
Il est important de noter que le premier message ADR DISAGREE oriente vers la check-list IAS Douteuses et relever ce commentaire du rapport d'Air Caraïbes :
"... on constate ... que son utilisation est grandement facilitée par l'application de la procédure SEVERE TURBULENCES ... ... l'équipage peut alors renforcer son attention sur sa trajectoire ..."
il y a eu 2 alarmes STALL (comme l'AF447 :
"... le PF est intimement persuadé que les deux alarmes STALL sont inappropriées. C'est volontairement qu'il ne tient pas compte ..."
C'est un point important : Message ECAM :
Respect STALL Warning and Disregard "Risk of Undue Stall Warning message if displayed on ECAM.
d'une part le constructeur dit :
"Il y a des risques d'alarme STALL intempestives, s'il y a une alarme n'en tenez pas compte."
De l'autre il dit :
"S'il y a des alarmes STALL ne tenez pas compte du message qui vous dit qu'elles sont inappropriées ..."
Alors ??? dans le binz dans lequel se retrouve l'avion, ce sont des consignes délirantes ...
Malgré tout, l'équipage de l'Air Caraïbes a fait part des grandes difficultés rencontrées à maitriser la situation, l'avion ayant évolué à différentes altitudes.
Poncho (Admin) a écrit:
Ont-elles eu le temps d'être intégrées via un retour d'expérience dans les processus des différentes compagnies ?
L'avion est le même. seul un procès permettrait d'éclaircir le débat technique. Aura-t-il lieu ?... Tout le monde n'y a pas intérêt ...
Note :
Dans les mêmes conditions, aux mêmes moments :
• l'équipage de l'Air Caraïbes a placé les "ENGINE ANTI ICE sur "ON" : bien.
• l'équipage de l'AF447 a placé les "ENGINE ANTI ICE sur "ON" : des paragraphes tortueux de reproches des experts ...
• l'équipage de l'Air Caraïbes n'a pas tenu compte des alarmes STALL : il est expliqué pourquoi ...
• l'équipage de l'AF 447 n'a pas tenu compte des alarmes STALL : des paragraphes tortueux de reproches des experts ...