Bonjour les gars,
Les échanges deviennent de plus en plus riches et instructifs dan l'analyse des infos de l'enquête!!...J'aurais aimé avoir quelques précisions supplémentaires sur certaines infos traitées, car j'ai des notions de pilotage virtuel fort probablement incomplètes par rapport aux véritables pros du domaine dont je présume qu'Eolien fait partie:
Je reviens tout d'abord sur les différences de conceptions Airbus/Boeing des systèmes de contrôle d'attitude de l'avion, et par là même de protection de l'enveloppe de vol chez Airbus:
Eolien a écrit:La différence essentielle est que les B737 et 787 ont les mêmes moyens dans toutes les lois de pilotage, Normal et Alternate, alors que Airbus n'en a pas prévu en Alternate Law 2.
Donc l'informatique de bord sur 737NG et MAX garde tout de même la main sur le contrôle des axes d'évolution de l'avion(tangage, roulis, lacet) même en pilotage manuel, les notions de Loi Normal et même Alternate se retrouvant comme sur les A320? Ya des limitations d'actions à cabrer/piquer en
manuel, mais lorsque le PA rencontre un conflit entre les données transmises par les capteurs externes de l'avion en incidence ou vitesse, et les paramètres intégrés par les pilotes, et qu'il fait des corrections pour cadrer avec les demandes de l'équipage, les lois de protection cabrage/piqué se "rappellent-elles" à ses bons souvenirs pour qu'il n'y ait pas de conséquences brutales ou démesurées de ses actions
?
Eolien a écrit:
Comment se fait-il qu'en vario positif la portance du PHR ne soit pas perturbée par les courants turbulents du bord de fuite de l'aile Suspect ?!...
Les forces aérodynamiques appliquées à l'avion sont les mêmes en palier, montée et descente (sauf le rapport Portance / Masse selon montée ou descente)
Donc, en montée (vario-positif), l'effet aérodynamique sur la gouverne est sensiblement le même qu'en palier ou descente. Là où les choses évoluent, c'est lorsque l'angle d'incidence augmente avec apparition de flux d'air perturbés.
Pourrais-tu s'il te plaît m'expliciter un peu plus ces explications en référence au jeu PHR/bord de fuite de l'aile induisant des courants turbulents dans l'espace les séparant, en particulier lorsque tu m'affirmes que
"en montée (vario-positif), l'effet aérodynamique sur la gouverne est sensiblement le même qu'en palier ou descente" ?
Et déjà, les turbulences au bord de fuite de l'aile sont-elles plus importantes à ses extrémités extérieures(du côté des winglets) qu'à la partie intérieure(volets internes de courbure)?
Eolien a écrit:Il faut aller vers des très basses vitesses pour le ressentir (essais en vol). Dans le cadre d'une exploitation normale, c'est transparent.
Tu fais allusion à la VMU utilisée par les équipages d'essais avec des décollages hyper-cabrés faisant frotter le cul de l'avion au sol? N'est-elle utilisée qu'au sol lors des phases tests ou est-elle aussi possible en vol, mais avec de très hauts risques de départs en vrilles?
Eolien a écrit:• Boeing répond à la règle de base sur la Stabilité Longitudinale qui doit être Positive.(CS25.173)
• Airbus n'y répondant pas car en Stabilité Neutre, une dérogation (Conditions Spéciales) accepte le principe de Stabilité Neutre sous réserve de protections de l'enveloppe de vol.
Donc :
Boeing répond à la certification en toutes lois de pilotage (Normale ou Alternate) puisque toujours en Stabilité Positive.
Airbus ne répond pas aux Conditions Spéciales en Alternate Law 2 alors que dans cette loi il est bel et bien en Stabilité Neutre.
Donc la question qui devrait être posée s'il y a un jour un procès serait :
• La certification ne concerne-t-elle que l'avion en loi normale ou concerne-t-elle l'avion en toutes circonstances ?
Quelle est la différence entre les notions de stabilité longitudinale neutre ou positive pour les aficionados lambdas
?!...
Je m'arrête là pour casser la croute et ne pas trop saturer mes lecteurs!!...