Laurent Simon a écrit:Merci Eolien de cette précision, sur le virage, le facteur de charge et la vitesse de décrochage.
(au passage, il me semble me souvenir qu'une des raisons qui avait poussé A à installer -sur l'A320 ?- un système protégeant l'avion contre une sortie de l'enveloppe de vol est justement un virage trop serré)
CS 25 ; Un avion qui ralentit doit piquer du nez. Ainsi il ré-accélère par gravité et ne décroche pas. Son accélération le ramène à peu près à la Trim Speed initiale.
Si le pilote veut le maintenir en palier alors que la vitesse régresse il doit tirer sur son volant. Et plus la vitesse diminue et plus il doit tirer. L'avion se cabre peu à peu, l'incidence croit, le retour d'effort est tel qu'il devient musculairement dissuasif. Si le pilote va au bout, l'avion décroche : c'est la stabilité POSITIVE.
Les Airbus sont en stabilité NEUTRE. Si la vitesse décroit, commande au neutre, l'avion se cabre tout seul,, se cabre jusqu'à décrocher.
Ce n'était pas acceptable sauf ...
Sauf dérogation (Conditions Spéciales) qui impose aux avions en Stabilité NEUTRE d'avoir des protections de l'enveloppe de vol. Ici protection basse vitesse.
D'où mes alarmes parce qu'en Alternate 2 l'A330 est en stabilité neutre (la Loi de facteur de charge est toujours active )... il devrait donc être pourvu, équipé d'une protection basse vitesse, comme en Normal et Alternate 1 Laws.
Voilà la raison des protections sur Airbus : la dérogation !
Mais je n'ai toujours pas vu d'explication sur la nécessité absolue d'un MCAS sur le MAX (non nécessaire sur les NG) ; j'ai peut-être loupé qqch, mais alors merci de me mentionner un lien.
Et cette question a un lien avec la question de FT : pourquoi avoir installé un MCAS aussi impérieux sur les Max ?
Dans l'immédiat je ne saurais retrouver la référence.
Dans l'attente : il est apparu lors des essais en vol qu'à basse vitesse et forte inclinaison l'avion avait tendance à aller aux incidences limites.
Refaire l'avion ?...Beaucoup diront ici "y-avait qu'à !"
Dans la réalité commerciale et industrielle c'était bien évidemment impossible.
Boeing a choisi de traiter ce problème par un système de compensation automatisé.
Poncho dit bidouillage, Vector dit emplâtre ... chacun y va de ses accusations.
Pour ma part je préfère parler de bureaux d'étude, de comités d'ingénieurs, de réunions de différentes parties, aérodynamiciens, électroniciens, informaticiens, pilotes d'essai, responsables sécurité des vols, etc ... j'en oublie.
C'est qu'il y a d'énormes responsabilités et ceux qui sont là savent, connaissent l'importance de leurs engagements.
Les bidouillages, je connais : à l'aéro-club ... et encore, c'est surveillé !
Et Vetor a raison de pointer le possible facteur humain, à prendre en compte (par tout avionneur).
ET 302 d'Ethiopian :
Un bulletin FCOM et une AD FAA demandait de placer les Stab Trim sur Cutout en cas de piqué non commandé.
Certains diront :
"ils l'ont fait, c'est la faute à Boeing".
D'autres, plus prudent, comme moi, demanderont :
"Mais à quel moment ? "Les plus sévères diront :
"S'ils ne l'ont pas fait sans délai, alors ils ont commis une erreur."Boeing assume ses tords, ne charge pas les pilotes et travaille à réparer le système en cause.
Facteurs humains : si la documentation compagnie, du constructeur, de l'état requiert une procédure il faut l'appliquer : à la lettre. Sinon, c'est destination désastre ...