En effet, il pleuvait et vos essuies-glaces oeuvraient activement à vous garder une visibilité correcte grâce à leur fonction automatique dépendante de l'intensité des précipitations. Le volant immobile (mode AUTO) reposait devant vous, le système de conduite GPS/Magnetic faisant tourner les roues au quart de fifre près.
Dans la brumasse, à l'entrée du premier virage trois évènements concomitants se sont produits. : vous avez tout juste eu le temps de voir le panneau "Vitesse minimum imposée 90 km/ h" , votre roue droite a rencontré un nid de poule et un calculateur primaire est tombé en panne.
La première conséquence de la perte du calculateur a été une rétrogradation des essuies glace en mode "Low activity », malgré la pluie diluvienne..
Du fait du nid de poule la direction avait pris un angle de correction à gauche à l’instant où la perte du calculateur a entrainé un taux modéré de rotation des roues vers la gauche pour éviter les collisions frontales avec les véhicules en sens inverses, avec une réactivité doublée côté droit pour éviter promptement les cyclistes et les piétons trainant sur le bas-côté, et pour dans le même temps vous rendre la gestion du volant (Mode MANUAL)
Le constructeur a bien informé d’un mode de réversion mais le jugeant peu probable il n'en est fait état nulle part dans votre livret technique.
La perte du calculateur a entrainé un mode dégradé de l'indicateur de vitesse qui reçoit une information de route mouillée et diminue d’autorité la régulation de vitesse de 20 km/h.
Vous appuyez sur le champignon pour tenter de maintenir la vitesse minimale exigée alors que vous entrez dans le premier virage.
Votre regard est attiré par des messages de panne sur l'écran "Fail safe" : Clignotant HS, phare de recul Hors Service", signal sonore du mode "Recul", indication "Ouverture du coffre" ....et plus grave BRK ALT et TIRE PRESS LOW ...
La pluie que le rythme erratique des essuies glace ne suffit pas éliminer ne vous a pas permis de noter au passage l'entrée d'un chemin creux, alors que surpris par les réactions incompréhensible de la direction vous zigzaguez par des coups de volant à droite, à gauche, et encore et encore ... avant de percuter un platane.
Le conducteur expert dépêché par l'administration à la demande du juge refait le parcours devant un parterre de techniciens et de journalistes accrédités.
Il fait beau, la route qu'il a étudié la veille, est sèche.
Après avoir évité le nid de poule et appuyé sur le bouton rouge que le constructeur a positionné pour ces essais pour recréer autant que faire se peut les conditions de l’accident, le conducteur-expert évite de toucher au volant car il a révisé les particularités de cette loi Alternate.
Il sait que le chemin accolé à l'entrée du virage est ouvert et au lieu de tourner sur la route il file tout droit à travers ce chemin creux, coupe le contact et freine jusqu'à arrêter le véhicule.
Il écrira dans son rapport que l'utilisation de la loi Alternate ne présente aucune difficulté.
Il a expliqué aux journalistes que le "Return to Basic" qu'il a appliqué permet d'éliminer toutes les informations qu'en un quart de seconde il avait jugé non pertinentes.
"Eliminer les fausses informations fait partie de mon métier" a-t-il conclu.
Le CRAC, Comité de Recherche et d'Analyse des Conneries dira que le sieur Tam a eu des réactions inappropriées, que l'étude de la météo aurait dû l'entrainer à repousser ce voyage, que l'étude de la route aurait dû lui faire prendre un autre parcours sans VMI, (Vitesse Minimale Imposée) et que de continuer tout droit aurait suffit à éviter l’accident, ainsi que l’a démontré le conducteur-expert.
Dans les semaines et les mois qui ont suivi, l'expression la plus utilisé sur les forums dédiés à l'automobile a été :
"Y-avait qu'à..."