• Un pilote ne pilote pas qu'avec un seul instrument, ni deux, ni trois mais avec un ensemble instrumental.
Tout au long de l'évolution des technologies, des instruments et des informations (paramètres) se sont multipliés et les temps modernes ont permis de concentrer des dizaines de données en un espace de quelques centimètres carrés : le PFD, assorti du ND (partie navigation) , ECAM, SD, etc ... L'ensemble étant l'EFIS.
Il y a 40 ans le pilote ne disposait que de l'horizon artificiel : c'était son unique bouée de sauvetage à laquelle se raccrocher en situation difficile (je parle d'expérience ayant été CDB DC3 et F27A).
Le pilote d'un jet moderne réagit à l'ensemble des éléments qu'il a sous les yeux, soumis dans le même temps à des signaux sonores.(je parle là encore d'expérience ayant été CDB sur plusieurs Airbus et Boeing)
Normalement, en cas de panne le constructeur a prévu de discriminer pour lui ce qui fonctionne correctement de ce qui est en panne.
L'AF447 est un cas où tout a été mélangé et les 45 secondes accordées à l'équipage ne permettait pas d'analyser la réalité de la situation dans le fatras des vraies et des fausses informations.
• L'autre élément est ma surprise devant la passivité des autorités qui ne peuvent plus ignorer que l'A330 peut être confronté a des situations (ALTN 2B) où l'avion n'a plus aucune protection contre les excursions hors du Domaine de Vol.
D'autant plus gravissime que si les pilotes sont pour une raison ou une autre privés des seuls moyens d'identifier quantitativement ces limites, à savoir la vitesse, l'incidence et le retour d'effort, alors le franchissement de ces barrières est une menace qui pèse, chaque jour, sur la vie des passagers.
Si, comme pour l'AF447, les conditions sont réunies, ce sera une catastrophe de plus.