Au sortir de la guerre, l'entreprise Chausson connue par ses carrosseries pour Chenard et Walcker et ses autocars crée la Société d'études et de Constructions Aéronavales à Genevilliers.
l'ingénieur. Vinsonneau assisté de Jean Blazy et Maurice Boinne y conçoit un quadriplace bi poutre à hélice propulsive
conçu pour les transports légers métropolitains et coloniaux, il peut emmener 4 personnes et leurs bagages sur 1000km, sur une vitesse de croisière de l'ordre de 200 km/h.
Il choisit le moteur Matis 8 G 40, en V inversé, refroidi par air donné pour 149 kW - 200 hp )
Il est entièrement métallique. Son nom : Suc 10 " Courlis"
Les techniques les plus récentes y sont introduites comme une cabine en tole d'acier garnie d'ébonite mousse, aluminium / magnésium, soudures éléctriques...
L'assemblage est confié en 1946 à la SNCAN du Havre ( Breguet avant nationalisation ) à coté des géants Laté 631
Le prototype du Suc 10 Courlis décolle d'Octeville sur Mer en banlieue du Havre au printemps 1946 aux mains de l'ancien pilote de chasse Alfred Testot-Ferry.
Un volant remplace le classique manche à balai, bien avant le Beech Bonanza
Le Suc 10 Courlis semble excellent...sauf que son moteur Matis parvient à peine à fournir 175 chevaux et chauffe beaucoup trop. La cloison pare feu masquant en partie le flux refroidissant le moteur !
Un Renault 6Q10 6 cylindres de 220 CV est envisagé... Comme la modification du flux d'air...
144 Courlis sont assemblés au Havre, une cinquantaine est vendue les autres étant férraillés ou stockés à Mitry Mory
Malgré cela, certains Courlis sont remotorisés avec un Continental O 470M de 240 hp et rebaptisés Suc 11G.
Extrait d' Aviation Magazine n° 310, octobre 1960. Jacques NOETINGER
" Le capot moteur a dû être redessiné mais il faut bien avoir en mémoire l'ancien carénage pour apprécier la différence.
L'hélice métallique, le cône d'hélice et le nouveau ventilateur sont évidemment d'un aspect nouveau.
Sur le bord d'attaque de l'aile gauche a été ajoutée une prise d'indicateur de décrochage
C'est dans la cabine que l'on découvre d'autres nouveautés. La manette des gaz est maintenant micrométrique comme l'est du reste la manette d'hélice, située beaucoup plus bas, sous le panneau des instruments moteur.
Le dit panneau ne pouvant, faute de place, recevoir l'indicateur de pression d'admission, ce cadran supplémentaire est ajouté sous le tableau de bord, à côté de la manette d'hélice
Le compensateur de profondeur, qui était une solution assez archaïque, a été supprimé et remplacé par une commande de flettner.
C'est là, dans le principe, une solution qui s'imposait mais qui doit être considérée, dans le présent, comme provisoire au point de vue pratique.
Pour la mise en marche, une booster-pump électrique a été ajoutée. Enfin, une lampe sur le tableau de bord joue, lorsqu'elle sera branchée, le rôle d'avertisseur de décrochage.
Quand le badin indique 115 km/h. (un vrai 105), l'avion s'envole.
Aussitôt en l'air, on peut réduire hélice et moteur à 2.600 t/m. et 26 à l'admission, rentrer le premier cran des volets (utilisés pour l'envol) et, sous un angle fort cabré, l'appareil grimpe à 3,90 m/s. avec 150 km/h. au badin !
C'est autre chose qu'avec le moteur d'origine...