Mais deux lignes plus bas, l'EASA met un symbole 'feu rouge' pour l'intégrité ('integrity') du système. Je ne connais rien à la certification aéronautique, je peux donc me tromper, mais il me semble que si on parle d'intégrité, on évoque des fonctions de sécurité (comme dans 'Safety Integrity Level' de l'IEC 61508 ou dans 'Automotive Integrity Level' pour l'industrie automobile). Si l'EASA considère le MCAS comme une fonction de sécurité liée au problème posé par les nouvelles nacelles du MAX à haute incidence, alors pour certifier l'avion un niveau minimum d'intégrité est requis. Si l’événement redouté est du niveau 'catastrophique' et si le MCAS est susceptible d'être sollicité de temps à autre, le niveau d'intégrité requis pour le MCAS sera impossible à obtenir avec seulement deux capteurs AoA. La solution la plus simple (en partant d'une feuille blanche) serait une architecture '2 sur 3' avec 3 capteurs AoA. Simple en théorie, mais est ce seulement possible sur les appareils déjà construits ou en cours d'assemblage?
A mon avis, on se dirige vers une autorisation unique de la FAA pour une reprise des vols aux USA en 2020. Les 737 MAX Européens de Norwegian ou d'Icelandair pourraient n'être jamais réautorisés par l'EASA (ils seraient repris par Boeing pour le marché américain). Boeing développerait ensuite une nouvelle version du MAX (EIS fin 2021? 2022?) avec un MCAS certifié pour l'EASA : on peut imaginer 3 AoA au lieu de 2, des modifications des FCC ou même des actionneurs des commandes de profondeur. Il me semble que l'EASA demandera aussi de revenir à un volant de trim plus grand comme dans le 737 NG (le diamètre du volant avait été réduit d'1 pouce sur le MAX pour faire de la place aux nouveaux écrans de contrôle) pour diminuer l'effort requis pour le manœuvrer.