par Laurent Simon Mar 15 Juil 2014 - 19:36
intéressante interview de Mark Lapidus, Amedeo (ex Doric)
http://www.challenges.fr/entreprise/20140715.CHA6165/l-homme-qui-voit-l-a380-d-airbus-a-plus-de-1-000-exemplaires.html
2 extraits en particulier :
"Beaucoup de dirigeants du secteur aérien affirment que l’A380, avec ses quatre moteurs, ne sera jamais compétitif face aux biréacteurs à forte capacité comme le 777, et le futur 777X. Que répondez-vous ?
Nous pouvons prouver, chiffres à l’appui, que ce n’est pas le cas.
La question du nombre de moteurs n’est pas pertinente, c’est celle de l’efficacité globale qui compte.
1. L’A380, qu’il soit en deux, trois ou quatre classes, a un avantage de coûts de 20 à 30% par rapport à un 777-300ER. Il fera aussi mieux que le futur 777-9X, et même que l’A350-1000.
Regardez les chiffres: l’A380 affiche une poussée seulement 30% supérieure à celle d’un 777, alors qu’il embarque 70% de passagers en plus. Un simple examen de ces chiffres montre que l’A380 est un avion très efficace.
2. D’autre part, le GE90 [moteur du 777] est assez cher à opérer et à entretenir : le coût total de maintenance de deux GE90 est équivalent à 85% de ceux des quatre moteurs d’un A380 ! Du point de vue de l’efficience, l’avion est absolument parfait. La question est: les compagnies vont-elles le comprendre?"
....
Comment envisagez-vous le marché de l’occasion des A380 ?
Cela va être une belle histoire. En 2020-2025, le monde de l’aviation aura encore crû de 75 ou 80%. Les contraintes de fréquences de vols seront encore plus sévères, et l’A380 sera très peu cher : si l’on raisonne à capacité en sièges identiques, l’A380 [d’occasion] vaudra 35 à 40% du prix d’un 777-9X.
Bien sûr, ces avions auront douze ans, mais ils ne sont pas soumis à des opérations très exigeantes : les seules opérations à pleine poussée sont celles de Qantas de l’Australie vers Dallas, et peut-être Dubai-Los Angeles. Les A380 d’Air France volent à puissance réduite au décollage et en montée.
Il me semble que ces appareils pourront bien correspondre à des compagnies comme Delta, qui aiment acheter des avions dont les coûts de possession sont bas. Beaucoup d’acteurs se diront: "Pourquoi dépenser 60% de plus pour des avions neufs ?"