eolien a écrit:Un bruit qui court, n'est-ce pas 11.9-af447 ?...
extrait de AF447 – Le rapport de contre-expertise d’un pilote
Airbus « aurait » fait décrocher un A330 dans les mêmes conditions (masse et centrage) que l’AF447, à l’exception du contexte (de jour et par beau temps) et des pilotes (des pilotes d’essai qui ont préparé la manœuvre). Il « semblerait » que ces pilotes chevronnés, connaissant parfaitement leur machine, n’aient récupéré le décrochage… qu’au FL70, moins d’une minute avant l’impact, après de longues minutes de chute incontrôlée pendant lesquelles ils ont certainement imaginé rejoindre les victimes de l’AF447 ! Une chute de 31 000 Ft (plus de 9 000 m) dont ils ne seraient pas sortis en appliquant les procédures enseignées, mais en agissant sur les moteurs. Bien entendu, pas de publicité autour de cet évènement, pas d’enquête journalistique pour percer le secret. Mais la vérité est là : la seule fois (hors le cas qui nous intéresse) où un décrochage à haute altitude a été effectué, il a failli tuer toute une équipe de pilotes d’essai.
Oui Eolien, mais ce n'est pas qu'un bruit qui court, car même un expert judiciaire en a parlé lors d'une rencontre avec la JI (avec l'ensemble des parties civiles) ainsi qu'un gendarme de la GTA.
En résumé, nous avons appris que quelques semaines après le crash, qu'Airbus avait réalisé un décrochage à Cayenne avec un A3X0 (faudrait que je recherche le type exact) et que cela avait failli très mal se terminer parce que les pilotes d'essai avait récupéré in-extrémis la situation, par beau temps, sans effet de surprise et sans charge. Je n'ai malheuresement jamais réussi à en savoir d'avantage. Mais peu importe, car le BEA a également affirmé qu'il n'était pas possible pour un équipage de récupérer l'avion à partir de l'instant ou celui-ci était rentré dans un décrochage profond et en dessous de 20.000 pieds (je ne suis pas absolument certain de me souvenir de la valeur réelle pour être tout à fait honnête).
En fait, le problème d'Airbus, c'est qu'ils restent persuadés que moins ils communiquent, plus ils disent que c'est de la faute des pilotes, que mieux ils se porteront. Ils se sont trompés de toute évidence, car nous sommes encore là pour critiquer cette attitude avec de plus en plus de preuves à l'appui pour démontrer qu'ils ont tord.
En ce qui concerne mon intervention sur le sujet d'Air Asia et le fait que je considère que Boeing rencontre également des problèmes liés à l'informatisation :
- un communiqué du NTSB de 2013 critique Boeing sur les conséquences d'un excès d'automatisation et de ses conséquences en cas de dysfonctionnement sur les instruments et les indicateurs, et donc sur la charge de travail de l'équipage
- Boeing a également à l'instar d'Airbus sollicité la FAA pour rétrograder la qualification de la perte de vitesses début 2013 ; je ne pense pas que Boeing l'ai fait par solidarité envers son principal concurrent
- il y'a un accident (je ne sais plus vraiment lequel) durant lequel les pilotes ont amené trop tard leur avion sur la piste ; leur responsabilité ne faisait certes pas de doutes, mais le fait que les systèmes ont considéré que l'avion avait atterri et ont coupé les moteurs dans le dos des pilotes, demeure inadmissible pour moi. Si on doit retenir celui qui a été le dernier à intervenir (dans le cas de l'AF447, on dit que ce sont les pilotes), alors Boeing est totalement responsable puisque la dernière cause, c'est l'arrêt des moteurs. Certes, cette approche est manichéenne. Mais, puisque certains font ce genre de raccourci dans la presse, pourquoi ne l'appliquer qu'à ce qui arrange les uns ou les autres ? J'ai le sentiment qu'il y'a "2 poids 2 demi mesures" comme on dit. En résumé, si on doit se limiter à considérer que c'est le dernier intervenant qui est responsable, alors ici, il est incontestable que c'est Boeing.
- je suis conscient que les systèmes embarqués sont différents entre Airbus et Boieng, que Boeing a probablement d'avantage pris en compte le rôle des pilotes (à moins que ce ne soit un retard technologique de sa part !?), que le mode dégradé d'Airbus est différent de celui de Boeing (peut-être même qu'il n' y en a pas), mais ce dont je suis certain, c'est que Boeing a également des problèmes avec son informatisation. D'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? En tant qu'informaticien réseau, je n'ai jamais connu de système sans bug et je n'aurai certainement jamais l'occasion d'en connaître !
Bonne soirée