Beochien a écrit:Pour les diatribes Anti-Airbus, vous avez votre site ... alors pourquoi essaimer !
Je suis toujours étonné de voir ce genre de réaction. En réalité Airbus était, je dis bien était, une formidable entreprise avec de réels atouts jusqu'à la fin des années 1990s. Pour des raisons que je n'ai toujours pas comprises, la situation commençait à se dégrader en 2000 et ne cesse de se détériorer. J'ai vécu la détérioration de motivation de l'ensemble du personnel et surtout cette situation a été aggravée par des choix stratégiques qui me paraissaient inadéquats. Personnellement, j'ai exprimé mes inquiétudes en interne de façon informelle, mais je n'étais qu'un petit employé.
Quand le départ volontaire était proposé aux employés, je n'ai pas hésité une seconde. Quand on n'est plus d'accord avec la direction que prend son entreprise et quand on n'a pas la possibilité de se faire entendre et quand on a la possibilité de partir, je crois il est temps de partir. C'est ce que j'ai fait. Il n'y a aucune honte de quitter une entreprise avec qui on n'est plus en harmonie. Je continue à exprimer mes doutes à travers mon blog parce que je sais que des centaines voire des milliers de personnes travaillant à Airbus s'y reconnaîtront. Beaucoup n'osent pas partir pour une simple raison la vie à Airbus est tellement confortable. Je peux vous dire que le salaire est plutôt intéressant et les avantages sont énormes.
Je ne dirais pas non si on me proposait un retour du moment la direction que prend l'entreprise soit en accord avec mon aspiration. Je sais que ce ne serait jamais le cas. Airbus survivra avec les aides des états. Après tout autour 35% des actions d'EADS appartiennent aux différents états, sans compter les participation indirectes à travers des différentes institutions dont une partie des actions sont détenues par l' (les) état(s). Je n'ai aucun doute là dessus.
Admin a si bien dit, "Si je prends les GMF de Boieng, histoire de ne pas trop donner de crédit
à celles d'Airbus, je n'ai pas l'impression qu'on soit à saturation du
marché (d'ailleurs on n'est pas non plus mature dans l'automobile à
l'échelle mondiale)."
Je pense honnêtement que la structure de coût de fabrication en Europe n'est plus adaptée pour une compétition contre les Russes ou éventuellement les chinois. Comme j'ai mentionné dans mon précédent commentaire, il va falloir se battre au niveau de productivité et des coût. Ce n'est pas nécessairement sur le plan technique. Malheureusement, le scénario similaire à l'automobile va se produire en aéronautique. Oui, un effort sur le nombre d'emplois sera nécessaire encore plus que jamais.
On n'est pas à la saturation de marché d'aviation, certes, mais on est a la limite de rentabilité du modèle de fabrication tout Européenne. Avoir 55 000 employés concentrés en Europe avec au moins autant de sous-traitants européens me semble irréaliste dans ce marché mondialisé.
C'est triste à dire, mais c'est ainsi que le monde va.
Je n'ai rien contre Airbus, je suis juste attristé de voir qu'une si belle entreprise soit entrée en période de déclin juste à cause des choix stratégiques qui ne sont pas forcément adaptés à la réalité du monde d'aujourd'hui.