eolien a écrit:Apollo11 a écrit:A vous lire, on a vite fait de se dire qu'Airbus (et peut être pas seulement) est bon pour revoir toute sa philosophie d'automatismes.
Je ne demande qu'à être contredit ...
J'ai cité la CS25 et en miroir la Special Conditions.
A chacun de se faire une opinion.
Au final, ce sera soit abandonner cette philosophie et revenir aux commandes de vol classiques pour les avions anciens, soit flinguer, une fois de plus, les pianistes ...
l ne fait aucun doute que dans les bureaux d'études il y a des idées qui attendent le moment propice. Si les systèmes s'améliorent au point de ne pas avoir besoin du pilote même en mode dégradé, le moment sera venu de proposer un informaticien d'astreinte à la place du pilote. On l'appellera capitaine, bien entendu, avec des galons magnifiques.
Sans attendre l'horizon 2050 je suppose qu'Airbus a des solutions dans ses cartons ...
Le problème est : qui paiera.
Ou alors des solutions "commodes" sur l'actuel et des évolutions radicales sur les avions futurs.
Sur les avions actuels, je pense qu'il n'y aura guère d'amélioration car cela coûterait effectivement trop cher. Par contre, je suis convaincu, à tord peut-être parce que ces problèmes sont effectivement connus depuis très longtemps, que les constructeurs prennent désormais (depuis l'AF447) "au sérieux" le fait qu'ils sont allés trop loin parce qu'ils n'ont pas suffisamment pris l'humain en compte.
J'ai bien perçu qu'ils étaient conscients (en OFF ou lors de conférences) des difficultés pour les pilotes de comprendre cette logique informatique et de ses "anomalies" de fonctionnement. Je ne sais jamais quel terme il faut véritablement employer, panne, dysfonctionnement, car tous ces termes peuvent être interprétés de manière différente (faudra que je travaille la dessus).
Le problème, c'est que la solution ne va pas consister à revenir en arrière en mettant à disposition des systèmes basiques à disposition des pilotes (cela n'est plus possible à une telle altitude et avec un tel trafic aérien), mais à rendre plus fiables les informations concernant la situation de l'avion et son comportement.
En résumé, voila ce qui va se passer très vraisemblablement dans les années à venir selon moi :
- les constructeurs vont augmenter la fiabilité de leur avion car c'est un enjeu essentiel (vérité de la Palisse !) en améliorant plus particulièrement la chaîne anémométrique dont l'ecam (je ne me rappelle plus son nom pour Boeing), les sondes diverses et variées (pitot, AOA, etc.), les PHC, les FWC etc.
- pour faire cela, il faudra encore plus d'informatique puisqu'il faudra améliorer l'existant et certainement rajouter une couche d'informatique supplémentaire !
- conséquence : les avions vont devenir plus fiables et les pilotes seront mieux informés (carte météo en temps réel, ecam comportant des informations judicieuses, etc.), c'est certain, mais il y'aura toujours le grain de sable (la ligne de programmation aux conséquences imprévues dans une liste de codes) qui fera que des pilotes se trouveront dans une situation imprévue et inextricable. Je ne sais pas quelle sera la réaction des passagers quant ils apprendront que le rôle du pilote deviendra alors subalterne ?
Ceci dit, grâce à l'informatique, il y'a moins d'accidents, on peut voler plus haut, et on peut augmenter le trafic aérien. C'est donc un sacré dilemme et j'espère que les constructeurs (pas qu'eux) sauront y répondre dans l'avenir et trouver le bon compromis. Je n'ai pas de réponse toute faite quant à l'avion du futur.
Est-ce que vous avez vu que la presse ces derniers jours fait de plus en plus le rapprochement entre l'AF447 et l'Air Asia ? Je pense pour ma part que c'est un peu trop tôt.
Dernière édition par 11.9-af447 le Mer 21 Jan 2015 - 22:36, édité 1 fois